Transports - Le conseil général de l'Isère réalise une voie dédiée aux bus sur une autoroute
C'est une première en France : le conseil général de l'Isère a réalisé et financé une voie spécialisée partagée (VSP) sur l'autoroute A48, entre Saint-Egrève et Grenoble. Longue de 4 kilomètres, cette voie, qui a été inaugurée ce 3 septembre, gardera ses fonctions de bande d'arrêt d'urgence en temps normal. Equipée d'une signalisation à messages variables, elle sera utilisée en période de forte affluence par les autocars autorisés tout en restant accessible aux véhicules en détresse. Différents aménagements ont dû être réalisés : la structure de la bande d'arrêt d'urgence a été renforcée pour accueillir des véhicules lourds, des refuges ont été reconstitués tous les 500 mètres pour les véhicules en panne et un important équipement de surveillance vidéo et de signalisation variable a été installé.
La création de cette voie expérimentale, qui vise à améliorer la performance d'un réseau de bus express, a été autorisée par le ministère de l'Equipement le 23 juin 2006. Le conseil général de l'Isère a assuré la maîtrise d'ouvrage et organisé la formation de 300 conducteurs d'autocars. La DDE de l'Isère a été son maître d'oeuvre pour les travaux d'infrastructures et son assistant à maîtrise d'ouvrage pour le volet équipements, dont la maîtrise d'oeuvre a été confiée à la société Isis. La direction interdépartementale des routes Centre-Est, qui exploite la voie, pilote l'ensemble des équipements depuis un PC installé à Grenoble.
La VSP a coûté 6,2 millions d'euros alors que selon le conseil général la construction d'une nouvelle autoroute aurait nécessité 25 à 30 millions d'euros. Plusieurs collectivités ont manifesté leur intérêt pour ce type d'équipement. Des responsables des départements du Nord et de la Haute-Garonne sont venus visiter l'installation. Selon André Vallini, président du conseil général de l'Isère "un bilan concernant la sécurité sera fait dans un an, avant de valider ce type de voies pour d'autres autoroutes".
Anne Lenormand avec AFP