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Biodiversité - Un quart des Français vivent dans des communes dotées d'un site Natura 2000

Alors qu'un rapport d'experts remis en début de mois à la Commission européenne a pointé le retard pris par la France dans le classement des sites Natura 2000, une étude du Commissariat général au développement durable tombe à point nommé pour éclairer en parallèle les spécificités du réseau français. En premier lieu, cette étude relève qu'un quart de la population métropolitaine, soit 15,2 millions d'habitants, vit dans une "commune Natura 2000". On entend par "commune Natura 2000" une commune dont plus de 5 % du territoire est concerné par un tel zonage.

L'étude souligne la forte attractivité de ces collectivités, dont le nombre d'habitants a augmenté de près de 10% entre 1990 et 2006, et leur densité touristique, en moyenne deux fois plus élevée qu'ailleurs. Elles sont proportionnellement plus nombreuses sur le littoral (58%) ainsi qu'en montagne et en haute montagne. Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca) est la seule région où les communes Natura 2000 sont majoritaires mais la Franche-Comté, l'Alsace, l'Auvergne, Poitou-Charentes et le Languedoc-Roussillon comptent plus de 30% de communes de ce type. A l'opposé, le Nord-Pas-de-Calais est la région où la proportion de communes Natura 2000 est la plus faible (6%). Les régions Picardie, Limousin, Ile-de-France, Haute-Normandie et Midi-Pyrénées comptent également peu de communes Natura 2000 (moins de 16%). Les communes dont le territoire est intégralement inclus dans le réseau Natura 2000 représentent 9% des communes de ce type et leur proportion est particulièrement forte en Champagne-Ardenne et en Languedoc-Roussillon. Mais dans plus de la moitié des communes Natura 2000 françaises, moins de 25% du territoire est concerné par le réseau, surtout dans des régions comme la Bretagne, la Haute-Normandie et l'Aquitaine.

En termes de répartition de la population, on note aussi d'importants contrastes d'une région à l'autre. L'Aquitaine, la Corse, l'Alsace et Paca comptent la part la plus importante (plus de 73%) de personnes résidant dans une commune Natura 2000 alors que cette proportion est inférieure à 7% en Ile-de-France, dans le Nord-Pas-de-Calais et dans le Limousin. En seize ans, la population a augmenté trois fois plus vite dans les communes Natura 2000 qu'ailleurs, le Languedoc-Roussillon connaissant la plus forte croissance. Globalement, la densité de population  reste moindre dans les communes Natura 2000 que dans les autres communes, même si elle a fortement augmenté dans le Languedoc-Roussillon et dans une moindre mesure en Aquitaine et dans les Pays-de-la-Loire.

Quant à la densité touristique, elle est deux fois plus élevée dans les communes Natura 2000 qu'ailleurs. Elle est particulièrement marquée en Languedoc-Roussillon, dans les Pays-de-la-Loire, en Bretagne et dans le Nord-Pas-de-Calais. Ce qui s'explique "globalement par un effet littoral", soit "une densité touristique forte sur le littoral conjuguée à une forte présence de sites Natura 2000", conclut l'étude.

 

Morgan Boëdec / Victoires-Editions, et Anne Lenormand