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Sports / Vie associative - Un livre blanc pour les emplois d'avenir dans le sport

"Nous estimons aujourd'hui que les emplois d'avenir correspondent exactement aux besoins du secteur du sport et des loisirs." Ces mots tirés du tout récent livre blanc du réseau Profession sport & loisirs (PSL) consacré aux emplois d'avenir ne sont guère surprenants. Le 19 décembre dernier, cette fédération de 79 associations départementales prenant en charge la structuration et le développement du marché de l'emploi du sport et de l'animation avait déjà annoncé qu'elle s'engageait à participer au dispositif des emplois d'avenir. Et visait la mise en place de mille de ces emplois au sein des structures qu'elle fédère. Mais cette position prenait le contrepied de celle exprimée par le Comité national olympique et sportif français (CNOSF), selon lequel, "les emplois d'avenir, destinés à participer à l'insertion des jeunes pas ou peu qualifiés, ne correspondent pas aux besoins premiers du secteur sportif qui concernent davantage des emplois qualifiés et autonomes permettant de pérenniser et développer ses activités."
Quels sont donc les arguments de PSL en faveur des emplois d'avenir dans le sport ? Son livre blanc précise tout d'abord que le secteur du sport pour tous et des loisirs fait partie intégrante de l'économie sociale et solidaire, et qu'à ce titre, cette filière recrute régulièrement de jeunes collaborateurs peu ou pas qualifiés. Pour PSL, l'élaboration de parcours qualifiants, obéissant à une logique propre au secteur du sport et de l'animation peut ainsi être mise en œuvre sans prendre en compte la scolarité antérieure du demandeur d'emploi, et le financement de ces actions figurent déjà parmi les activités quotidiennes de ses équipes. Voilà pour ce qui est de l'utilité du secteur associatif sportif pour les bénéficiaires des emplois d'avenir.

Des évolutions professionnelles au service du développement des associations

Mais quelle est à son tour l'utilité du dispositif des emplois d'avenir en faveur du secteur sportif ? Tout d'abord, PSL estime que les postes détectés doivent correspondre à un réel besoin en ressources humaines, et que la qualité et la pérennité de ces postes doivent primer sur l'effet d'aubaine qui peut parfois résulter des aides de l'Etat. Mais la fédération révèle surtout que ses associations adhérentes disent éprouver des difficultés de recrutement. Puis elle met en avant le fait que si les missions qu'elle propose sont accessibles à des personnes peu ou pas diplômées, en s'appuyant sur le dispositif des emplois d'avenir, ces jeunes seront en mesure d'acquérir un ou plusieurs diplômes qualifiants. Ainsi, leur formation professionnelle plurisectorielle – "une priorité", selon PSL – deviendra un atout pour ce secteur.
Et pour répondre plus précisément aux retenues du CNOSF, PSL écrit : "Dans un second temps, ces postes d'éducateurs et d'animateurs, de par l'expérience et la proximité qu'elles induisent avec le tissu associatif, pourront justifier l'exercice de fonctions de développement des associations. Ces évolutions professionnelles s'accompagneront de démarches de revalorisation salariale et d'une augmentation des responsabilités."
Le dispositif des emplois d'avenir prévoit sur le territoire national 150.000 emplois, dont 10% seront affectés aux secteurs jeunesse et sports.