Personnes âgées - Un guide pour l'amélioration de l'alimentation en maison de retraite
On savait déjà que les repas constituent une question importante pour 80% des résidents en Ehpad (établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes) et que 85% de ces résidents jugent la nourriture bonne ou plutôt bonne, tandis que 95% estiment la quantité satisfaisante ou plutôt satisfaisante (voir nos articles ci-contre du 7 novembre 2013 et du 9 février 2012).
Partir des pratiques existantes
Mais la question des repas en établissements pour personnes âgées s'inscrit aussi dans un contexte de préservation de la santé des résidents et de prévention des effets du vieillissement. L'initiative du ministère de l'Agriculture - en coopération avec le ministère des Affaires sociales et de la Santé - est donc à saluer. Dans le cadre du programme national pour l'alimentation (PNA), ces deux ministères publient en effet un "Recueil d'actions pour l'amélioration de l'alimentation en établissements hébergeant des personnes âgées". Ce document s'adresse à tous les types d'établissements accueillant des personnes âgées - Ehpad, Ehpa, USLD (unités de soins de longue durée)... -, mais aussi à des structures comme les services de soins de suite et de réadaptation (SSR) et les services de soins palliatifs. Il s'agit en l'occurrence "de partir des pratiques existantes, sans ambition d'exhaustivité, pour mettre en avant les actions exemplaires favorisant le bien-être des résidents" et ainsi "non seulement de valoriser le travail déjà réalisé par certains, mais aussi d'encourager la mise en place de ces pratiques par le plus grand nombre grâce à une approche pratique et didactique".
Des pré-requis pour réussir
Avec ses 220 pages, l'ouvrage ne se contente pas d'effleurer le sujet. Il propose au contraire un contenu très pratique, qui privilégie l'exemplarité et la reproductibilité. Le guide - qui s'appuie sur la contribution de nombreux établissements et experts - se compose de trois parties principales : les pré-requis, des fiches pratiques et une boîte à outils. Tout au long des pages, l'ouvrage propose aussi des encarts - "Attention" (points de vigilance), "Idée plus" (extensions possibles pour aller plus loin) ou "le saviez-vous ?" -, des témoignages, des exemples, des repères chiffrés, des conseils pratiques...
Les pré-requis pour la mise en place d'actions d'amélioration de l'alimentation portent sur les ressources humaines, les moyens matériels et les ressources budgétaires. Ils concernent aussi le travail en réseau, le contrôle des prestations et "une gestion de projet rigoureuse".
Fiches pratiques et outils opérationnels
Au nombre de 43, les fiches pratiques sont elles-mêmes regroupées en quatre grands thèmes. Le premier comprend les actions impliquant les résidents : recueil des avis et suggestions, fournitures de certains ingrédients par les résidents, participation à la préparation des repas, participation au service, information des résidents... Le second thème regroupe les fiches relatives aux actions portant sur l'environnement du repas : aménagement de la salle à manger, création d'une ambiance propice au repas, dressage des tables et plateaux, assemblage et présentation des plats, sortie de la routine, encouragement aux échanges entre résidents, optimisation des horaires des repas, fractionnement des apports alimentaires...
Troisième thème : une quinzaine de fiches consacrées aux actions sur le contenu des repas. Elles traitent ainsi de l'assouplissement - voire de la suppression - des régimes, de la mise en place d'une commission des menus, du choix des matières premières, de la personnalisation des repas, de la prévention et du diagnostic de dénutrition, de l'enrichissement des plats... Enfin, le quatrième thème se consacre aux actions spécifiques, liées aux capacités des résidents : troubles visuels, moteurs ou cognitifs, résidents en fin de vie...
La troisième partie du recueil propose une vingtaine d'outils directement exploitables. Ceux-ci vont de la fiche de poste d'un aide hôtelier à l'échelle de Blanford (description des troubles du comportement alimentaire), en passant par le tableau de bord du gestionnaire, la fiche de test d'un produit alimentaire, le questionnaire de satisfaction, la grille de surveillance alimentaire ou encore l'évaluation des portions alimentaires.