Archives

Transports - Un colloque remet à jour l'importance des gares périurbaines

Le 29 septembre, un colloque sur le rôle et l’avenir des gares périurbaines a réuni près de 200 personnes à l’initiative du Groupement des autorités responsables de transport (Gart), de la Fédération nationale des agences d’urbanisme (Fnau) et de la Fédération nationale des associations d’usagers des transports (Fnaut). A l’issue de cette rencontre, une déclaration commune a été signée par ces trois acteurs. "Les villes redécouvrent l’importance de ces gares et cette rencontre a permis de réaffirmer qu’elles ont tout intérêt à les réactiver ou les améliorer car ce sont là des points d’entrée essentiels qui doivent s’insérer à une politique d’urbanisme", a avancé André Rossinot, président de la Fnau. "Parmi les blocages de fond, il y a bien sûr la question du financement mais aussi celle de structuration de l’urbanisation autour de ces gares, car si les gens n’y transitent pas, à quoi servent-elles ?", a renchéri Bernard Soulage, vice-président du Gart.
En partant du "cas d’école" de l’étoile ferroviaire de Tours, la Fnaut a rappelé pour sa part que le rail est un "outil privilégié", qui permet d’agir simultanément sur la répartition modale des déplacements et la répartition spatiale des logements. Suite à la dernière enquête réalisée auprès de ses associations membres, la fédération observe que de nombreuses étoiles ferroviaires sont sous-utilisées, que des réouvertures sont possibles et nécessaires et que les opportunités ne se limitent pas aux grandes agglomérations, mais aussi aux petites villes. Elle recommande dans ce sens de préserver les emprises inutilisées et de rechercher les possibilités de densification. A l’instar de ce qui s’est fait pour les transports en commun en site propre (TCSP), elle appelle de ses vœux le lancement par l’Etat d’un appel à projets tourné vers les collectivités qui ambitionnent de mieux mettre à profit ces gares. En conclusion de son intervention sur l’évolution vertueuse de l’articulation entre transport et urbanisme à Karlsruhe (Allemagne), Marc Perez, du bureau d’études TTK, a quant à lui souligné la nécessité de mieux former les urbanistes aux problématiques des transports en commun et les ingénieurs transports à l’urbanisme.
Une étude d’un chercheur en géographie des transports exerçant chez Réseau Ferré de France a été présentée lors du colloque. Le doctorant, Sylvain Seguret, y rappelle que l’augmentation du trafic TER est deux fois plus importante en France qu’en Allemagne, mais que "la desserte ferroviaire française est encore loin de bien desservir le territoire". En prenant pour exemples cinq villes françaises, il constate que "les services ferroviaires se sont améliorés en fréquence et vitesse, pas en dessertes". Autre enseignement pertinent : il n’y a pas de "corrélation entre urbanisation récente et présence du réseau ferré". Si les corridors ferroviaires concentrent souvent une grande partie de la population, ils "ne captent pas la majorité du mouvement de périurbanisation qui s’est accentué ces trois dernières décennies".

 

Morgan Boëdec / Victoires éditions