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Santé - Un arrêté organise l'initiation du public à l'utilisation des défibrillateurs

Afin de lutter contre les décès par arrêt cardiaque, un nombre croissant de collectivités territoriales équipe les lieux publics de défibrillateurs automatisés externes (voir, par exemple, notre article ci-contre du 3 juin 2008). La France s'aligne ainsi progressivement sur les pays anglo-saxons, dans lesquels ces appareils sont monnaie courante dans les espaces publics comme dans les entreprises. Ces équipements, qui guident leur utilisateur, peuvent en principe être utilisés par tout témoin d'un accident cardiaque. Un décret du 4 mai 2007 est d'ailleurs venu préciser les modalités d'utilisation des défibrillateurs automatisés externes par des personnes non médecins. Comme la ministre de la Santé l'avait annoncé (voir notre article ci-contre du 8 juillet 2009), les agences régionales de santé devraient prochainement procéder, avec les collectivités territoriales, à un recensement des défibrillateurs déjà installés. De même, le ministère de la Santé travaille à une harmonisation et une généralisation de la signalétique des défibrillateurs, en adoptant celle de l'Ilcor (Comité international de liaison de la réanimation), laquelle consiste en un logo avec un coeur blanc sur fond vert, un éclair vert et une petite croix blanche sur le côté.

Ce dispositif connaît une nouvelle avancée avec un arrêté du 16 juillet 2010 relatif à l'initiation du grand public. Le texte met en place "une initiation à la prise en charge d'une victime qui présente un arrêt cardiaque et à l'utilisation d'un défibrillateur automatisé externe". Certes, il n'est pas obligatoire d'être formé pour utiliser un défibrillateur, mais - ainsi que l'explique le "guide du formateur" diffusé en juillet par la direction de la Sécurité civile - "il est néanmoins recommandé qu'une information rapide [sur] l'utilisation du matériel et des gestes de base de la réanimation cardiopulmonaire soit proposée à la population". L'objectif de cette initiation - qui ne donne lieu à aucune délivrance de diplôme ou d'attestation - est double : identifier les signes permettant de reconnaître un arrêt cardiaque et réaliser, auprès d'une victime, les gestes permettant d'augmenter ses chances de survie. Le "guide du formateur" résume ces objectifs en indiquant que "cette initiation doit être courte et délivrer des messages simples portant sur les trois actions à entreprendre : appeler, masser, défibriller".

L'arrêté du 16 juillet précise également les modalités de cette formation. Celle-ci doit être dispensée sur une durée maximale d'une heure, en groupes d'une douzaine ou d'une cinquantaine de personnes, selon que la démonstration est effectuée par le formateur sur un moyen de simulation ou au moyen d'un dispositif individuel d'initiation, associé à un support multimédia. La formation peut être dispensée par les formateurs en premiers secours des organismes habilités ou des associations agréées à l'enseignement du secourisme ou par les formateurs SST (sauvetage-secourisme du travail). Le guide réalisé par la direction de la Sécurité civile fournit toutes les indications nécessaires sur le contenu pédagogique de la formation.

 

Jean-Noël Escudié / PCA

 

 Référence : arrêté du 16 juillet 2010 relatif à l'initiation du grand public à la prise en charge de l'arrêt cardiaque et à l'utilisation de défibrillateurs automatisés externes (Journal officiel du 4 août 2010).