Un an après son lancement, le contrat engagement jeune conforté par Olivier Dussopt
Le ministre du Travail, du Plein Emploi et de l’Insertion, Olivier Dussopt, recevait jeudi 23 mars les parties prenantes du dispositif du contrat engagement jeune (CEJ) pour dresser, un an après son lancement, un premier bilan de sa mise en œuvre. Si le satisfecit semble général, des pistes d’amélioration existent, rappelle cependant le président de l’Union nationale des missions locales, Stéphane Valli.
Le ministre du Travail, Olivier Dussopt, lui-même l’assure : "Nous allons continuer à déployer ce dispositif qui montre son efficacité." C’est le message qu’il a adressé jeudi 23 mars aux "parties prenantes" du dispositif du contrat engagement jeune (CEJ), au premier rang desquelles se trouvent Pôle emploi et les missions locales, à l’occasion d’un comité de pilotage organisé au ministère. Un an après son lancement, le CEJ semble donc donner satisfaction : "Alors que 47% des jeunes en CEJ n’ont aucun diplôme, nous atteignons un taux de 77% d’accès à l’emploi", commente le ministre. Début mars déjà, la Première ministre, Élisabeth Borne, s’était félicitée à l’occasion des troisièmes Rencontres jeunesse de Matignon de ce que plus de 338.000 contrats engagement jeune avaient été signés sur un an (voir notre article). Un dispositif qui a pris le relais au 1er mars 2022 de la "garantie jeune" et qui s’adresse à un public âgé de 16 à 25 ans qui n’est ni en études, ni en emploi et ni en formation.
Un taux d’accès à l’emploi élevé à l’issue d’un CEJ
Acteur au côté de Pôle emploi de l’accompagnement des jeunes en CEJ, les missions locales ont directement suivi 227.000 signataires. Une performance "pas forcément évidente il y a un an de cela", rappelle Stéphane Valli, le président de l’Union nationale des missions locales (UNML), présent lors du comité de pilotage du 23 mars. "Globalement, la mise en œuvre du CEJ est un vrai succès : dans sa notoriété auprès des jeunes, dans la mise en œuvre des mesures d’accompagnement, comme dans sa réussite quantitative." Car au-delà du taux élevé d’accès à l’emploi (77%) rappelé par le ministre, Stéphane Valli souligne que 46% des ces emplois sont considérés comme pérennes, soit des CDI voire des CDD de plus de six mois.
L’UNML porte des propositions pour améliorer le dispositif
Reste néanmoins quelques points d’amélioration portés par l’UNML et déjà soumis à Olivier Dussopt. Stéphane Valli cite, pêle-mêle, "les lourdeurs administratives", l’amélioration de la coordination entre les missions locales et Pôle emploi afin d’éviter une inutile concurrence entre eux, la fluidité des relations avec les écoles de la deuxième chance ou encore les Epide (établissements pour l’insertion dans l’emploi), ainsi "qu’un travail à approfondir sur l’accompagnement des jeunes au regard des freins à la mobilité, de la question de l’indemnisation des mineurs ou des difficultés d’accompagnement des jeunes en situation de handicap mental".
Présent également lors du comité de pilotage, le préfigurateur de France Travail Thibaut Guilluy a estimé pour sa part que le succès du CEJ "inspire aujourd’hui la démarche que nous portons pour tous les plus éloignés de l’emploi et les allocataires du RSA avec France Travail". Indirectement, Stéphane Valli lui répond que la concertation doit se poursuivre "pour faire de France Travail quelque chose de plus efficient pour les jeunes en améliorant la qualité de l’accompagnement" et pour que "chaque acteur du service public de l’emploi trouve sa place".
Depuis le lancement du dispositif au 1er mars 2022, 227.000 jeunes (dont 23.840 en garantie jeune) ont été accompagnés par le réseau des missions locales. On dénombre 47,4% de femmes pour 52,6% d’hommes et 74,2% des jeunes ont moins de 21 ans. Les jeunes des territoires fragiles y sont surreprésentés avec 20,5% de jeunes issus d’un quartier prioritaire de la politique de la ville (QPV) et 12% d’une zone de revitalisation rurale (ZRR). Sur l’ensemble 49,8% sont sans diplôme et 13,9% ont un diplôme inférieur au bac, alors que 29,8% ont un diplôme équivalent au bac. Enfin, 2,9% des jeunes disposent d’une reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH). |