Risques naturels - Trois présidents de régions littorales favorables à un recul de l'urbanisation dans certains cas
A l'occasion d'un colloque sur les risques côtiers organisé le 4 novembre à Pennedepie (Calvados), les présidents des régions Basse-Normandie, Haute-Normandie et Picardie se sont dits favorables "dans certains cas" à une stratégie de "recul" de l'urbanisation face à la mer. "On dépense des millions d'euros pour des choses dont la pérennité est extrêmement courte dans le temps de l'histoire", a observé le président de la région Picardie Claude Gewerc, faisant allusion à des travaux de consolidation des côtes parfois pour éviter la chute de maisons ou de routes.
"Cela permet de nous donner du temps. Mais on n'est pas en train de résoudre les problèmes du trait de côte, c'est pas vrai. Faut pas se raconter d'histoires", a-t-il poursuivi. "Il faut travailler sur des notions plus importantes, le recul" de l'homme sur le littoral face à la mer après un siècle d'urbanisation des côtes, a-t-il dit. Laurent Beauvais et Alain Le Vern ont précisé être favorables à ce recul "dans certains cas".
"A chaque fois que nous sommes intervenus pour réparer des choses à un endroit, nous avons causé des dégâts à un autre endroit. Il est temps d'arrêter cette politique de Shadoks", a lancé Claude Gewerc pendant le colloque qui rassemblait de nombreux élus locaux. "On ose aujourd'hui employer un certain nombre de termes comme celui de recul stratégique. C'était inimaginable il y a cinq ans devant des élus", a relevé Jean-Karl Descamps, vice-président de Basse-Normandie et président du syndicat mixte du littoral normand.
Les présidents de région ont par ailleurs plaidé pour une gestion en commun du trait de côte et "non secteur par secteur". Ils ont créé à la mi-octobre un réseau d'observation du littoral normand et picard. "C'est une grande première que des régions se mettent ensemble pour gérer les risques côtiers", a déclaré Pascale Babillot, chef du projet issue du Conservatoire du littoral.
Source AFP