Aménagement numérique - Très haut débit : l'Oise choisit son titulaire pour les travaux, à l'issue d'un dialogue compétitif innovant
Le syndicat mixte Oise Très haut débit vient de confier au groupement Bouygues Construction, Axione et Sobeca la réalisation d'une première tranche de déploiement de la fibre optique dans l'Oise de 136.000 prises, pour un montant de 97 millions d'euros, assorti d'un forfait supplémentaire de 4,5 millions d'euros pour les prises isolées.
Le marché de travaux à bons de commande passé par le syndicat est original puisqu'il s'est conclu par un dialogue compétitif avec les entreprises et les groupements candidats. Ce dernier volet était nécessaire puisque comme le souligne Hervé Carlier, directeur général du syndicat, "nous n'avons pas établi de listes de bordereaux de prix a priori. S'agissant d'une technologie nouvelle, il nous paraissait difficile de tout définir au départ. Les entreprises ont été invitées à préciser leurs propres modalités de travail pour la passation des bons de commande et à réaliser leurs propres études d'exécution afin d'optimiser les tracés et de mobiliser au maximum les réseaux pré-existants". Au final, le mieux-disant n'a pas été le moins cher au mètre linéaire, mais le groupement ayant proposé le meilleur tracé et les technologies associées au déploiement les plus performantes.
Lancé sur la base de 100 millions d'euros pour 100.000 prises, le contrat a été finalisé avec 36.000 prises supplémentaires et sur une période de quatre années. Ce qui devrait permettre au maître d'ouvrage de réaliser sa couverture totale en 7 ans et non plus en 10 années comme envisagé initialement pour les 270.000 prises du projet.
En s'engageant sur un prix forfaitaire, le titulaire du marché assure une prise de risque bien réelle. S'il s'est trompé dans ses études d'ingénierie, l'opération peut se révéler non rentable. A l'inverse, son savoir-faire peut-être un facteur de rendement supplémentaire.
"Cette démarche nous a semblé assez vertueuse car le titulaire à intérêt à déployer le réseau au meilleur coût et non à se rémunérer sur le génie civil, sans pour autant dégrader la qualité", ajoute Hervé Carlier. "A ma connaissance nous sommes les premiers à réaliser ce type de montage. Il offre une réelle sécurité puisque nous savons à l'avance ce que le chantier coûtera à la collectivité. Il ne devrait pas y avoir de surprises à l'arrivée. En outre nous avons introduit des règles de flexibilité permettant de modifier, si nécessaire, le programme de déploiement initialement prévu", confirme-t-il.
Les travaux démarrent dès 2014 sur un programme de 21 communes situées dans une zone mal desservie en haut débit, conformément aux règles de priorité fixées par le conseil général.