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Aménagement du territoire - Trente garnisons pourraient fermer en cinq ans : les petites villes réagissent

Après la carte judiciaire et la carte hospitalière, la carte d'Etat-major ? L'Association des petites villes de France (APVF) a réagi, mercredi 2 avril, à l'annonce d'un document de l'armée de terre prévoyant la suppression de plusieurs garnisons en France. Martin Malvy, président de la région Midi-Pyrénées et de l'APVF, "a fait part au ministre de la Défense de l'inquiétude des élus des petites villes concernées, dans un courrier en date du 2 avril 2008", annonce l'association, dans un communiqué. Ce courrier fait suite à la divulgation la veille, par le quotidien Libération, d'un document interne de l'Etat-Major prévoyant la fermeture d'une trentaine de sites d'ici à 2012. Ce document provisoire, en date du 4 février 2008, se veut un portrait de ce que sera l'armée de terre française à l'horizon des cinq prochaines années. Le chantier s'inscrit dans le cadre de la révision générale des politiques publiques et devrait prendre plusieurs semaines pour tenir compte notamment du Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale, attendu en mai. Or, selon l'association, il s'agit essentiellement de petites villes "situées dans le quart nord-est de la France ou dans des zones de moyenne et haute montagne" qui se trouvent "déjà confrontées à de graves difficultés et qui ont déjà dû faire face à d'importantes restructurations industrielles et de services publics". "La disparition totale et soudaine de leurs garnisons représenterait un nouveau choc économique et social lourd de conséquence", affirme l'APVF. Selon le quotidien, parmi ces villes figurent Limoges, Lunéville, Versailles (partiellement), Noyon, Saarburg (Allemagne), Bourg-Saint-Maurice, Senlis, Bitche, Laon-Couvron, Commercy, Fontevraud (partiellement), Charleville-Mézières, Sourdun, Joigny, Chaumont, Dieuze, Rambouillet, Chateauroux, Arras, Givet, Briançon et Barcelonnette. De plus petites implantations doivent également être dissoutes à Château-Chinon, Fourchambault, Guéret, Neuvy-Pailloux, Tulle, Langres, Saint-Florentin et Bruz.
"Si effectivement la politique française de défense n'a pas pour vocation principale l'aménagement du territoire, le gouvernement ne peut pour autant ignorer l'impact économique et social d'une telle réforme pour les petites villes concernées", ajoute l'association, faisant écho aux déclarations, la veille, du ministre de la Défense, Hervé Morin. Ce dernier avait estimé que la défense n'a pas "pour vocation première de faire de l'aménagement du territoire", même si les réorganisations devront "intégrer ces problématiques" et supposent "des politiques de développement" ainsi qu'une approche "interministérielle".
L'association prend également acte "des déclarations du ministre de la Défense au sujet du caractère non définitif" du document mais "demande à ce que les élus soient consultés".
Selon un proche du dossier cité par l'AFP, les suppressions de garnisons et de régiments envisagées se traduiraient par 12.000 à 13.000 suppressions de postes, dont 70% de militaires et 30% de civils, pour des effectifs actuels de 124.000 militaires et 24.000 civils.

Michel Tendil