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Mobilité - Transports : le secrétaire d'Etat vivement interpellé par les députés

Auditionné le 15 octobre par la commission du développement durable de l'Assemblée nationale, le secrétaire d'Etat aux Transports, Alain Vidalies, a tenté de rassurer les députés sur les problèmes de financement du secteur et le devenir des projets de liaison Lyon-Turin et canal Seine-Nord.

Comment compenser la suppression de l'écotaxe et son manque à gagner pour l'Agence de financement des infrastructures de transport (Afitf) de 250 millions d'euros ? Et de quel montant seront les indemnités à verser par l'État à la société franco-italienne Ecomouv', initialement chargée de collecter cette écotaxe ? Le 15 octobre, la question était sur toutes les lèvres des députés membres de la commission du développement durable. Et en répondant à leur invitation, le secrétaire d'Etat aux Transports, Alain Vidalies, se doutait bien qu'il serait interpellé et un peu chahuté à ce sujet. Pour Ecomouv', une expertise est en cours mais les premiers chiffres qui circulent font état de 800 millions d'euros d'indemnités, voire plus. Concernant l'Afitf, la compensation par la seule hausse de deux centimes du gazole ne suffit guère à rassurer les esprits. D'autant que sa mise en œuvre à compter du 1er janvier prochain pose à son tour des questions, dont l'une résonne comme un terrible retour en arrière : si le gazole augmente pour les ménages, pourquoi les transporteurs routiers en seraient-ils exonérés ? Aux dernières nouvelles, ils s'acquitteront eux aussi de la hausse. Philosophe, Alain Vidalies prend du recul et explique : "L'écotaxe et son échec sur des objectifs pourtant partagés font réfléchir. D'un système contesté, nous devons passer à un système entièrement accepté. C'est le but de la nouvelle formule que nous nous efforçons de trouver, sachant que l'objectif initial d'un financement par les usagers de la route reste valable. Et que sécuriser les recettes de l'Afitf est une priorité des semaines qui viennent."

Deux grands projets européens

Là où le secrétaire d'Etat a été moins avare de mots, c'est sur les deux dossiers du canal Seine-Nord et la liaison Lyon-Turin : "Pour le premier, on ne peut pas passer à côté de cette main tendue en matière de financements par l'Europe. Le second est un projet essentiel pour le développement des liens entre la France et l'Italie, et représente un chantier contribuant à la relance dont les deux pays ont besoin." Il a par ailleurs confirmé que les deux gouvernements déposeront conjointement "avant février 2015" ce dossier grand projet européen auprès de Bruxelles. Enfin, concernant le projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes, près de Nantes, dossier sur lequel la ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal, a indiqué souhaiter attendre "l'issue des recours" déposés, il a précisé que 52 recours ont pour l'heure été rejetés par la justice sur la soixantaine déposés.