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Transports - Ligne ferroviaire Lyon-Turin : le Sénat approuve l'accord franco-italien

Sans surprise, les sénateurs ont approuvé à une très large majorité (334 pour, 13 contre), dans la nuit du 18 au 19 novembre, l'accord franco-italien sur la réalisation de la ligne ferroviaire Lyon-Turin. Comme à l'Assemblée, qui a donné son accord le 31 octobre, seul le groupe écologiste a voté contre. "La voie du Mont-Cenis est insuffisamment utilisée. Le seuil de saturation ne sera pas atteint avant une trentaine d'années (…), a mis en avant Kalliopi Ango Ela (EELV, Français de l'étranger). Il y aura plus de 720.000 poids lourds supplémentaires dans les Alpes si ce projet se concrétise. Il est inutile, onéreux, nocif pour l'environnement." Thierry Repentin, ministre délégué aux Affaires européennes, lui a répondu que la ligne du Mont-Cenis, "construite en 1871, culmine à une altitude de 1.300 mètres, avec une pente de 35% qui impose de recourir à deux ou trois locomotives Diesel pour tracter et pousser les trains de marchandises. D'où son manque d'attractivité par rapport aux routes passant par les tunnels du Mont-Blanc et du Fréjus".
Il a aussi assuré que "la France s'engage à mobiliser rapidement les sommes que la Commission européenne est prête à mettre à notre disposition" et que le Parlement européen devait voter ce 19 novembre, en se prononçant sur la campagne budgétaire 2014-2020.
Le vote au palais du Luxembourg constitue la dernière étape avant la ratification par la France de cet accord sur le Lyon-Turin qui doit encore recevoir le feu vert du Sénat italien. Alors que se tiendra le 20 novembre un sommet franco-italien à Rome, plus de 60 parlementaires français viennent de lancer un appel à François Hollande en faveur d'avancées concrètes pour cette ligne (lire notre article ci-contre). Ils souhaitent en particulier que les deux gouvernements préparent la réponse à l'appel à projets qui sera lancé dans les mois prochains par l'Union européenne pour profiter d'un cofinancement européen et permettre l'engagement définitif des deux États.
Très contesté de part et d'autre de la frontière, le projet Lyon-Turin, dont la mise en service n'est pas attendue avant 2030, doit permettre de réduire le temps du trajet Paris-Milan de 7 à 4 heures tout en basculant de la route vers le fer le trafic de marchandises traversant les Alpes, secteur environnemental sensible. Le coût du tunnel est estimé à 8,5 milliards d'euros et la contribution européenne attendue s'élèverait à 40%, soit 3,4 milliards. La part de l'Italie serait de 35% du coût, soit 2,9 milliards, et celle de la France de 25%, soit 2,2 milliards.

 

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