Transports : le Parlement valide la nomination de Jean Castex à la tête de la RATP
Les commissions compétentes de l'Assemblée nationale et du Sénat ont donné leur feu vert ce 9 novembre à la nomination de l'ancien Premier ministre Jean Castex à la tête de la RATP.
Proposée par le président de la République, la candidature de Jean Castex à la tête de la RATP a reçu le feu vert du Parlement. Entendu mardi 8 novembre au soir par la commission de l'aménagement du territoire du Sénat puis mercredi 9 novembre au matin par celle du développement durable de l'Assemblée, Jean Castex a recueilli 52 voix des parlementaires contre 27. Il appartient maintenant au conseil des ministres de confirmer la nomination de l'éphémère président de l'Agence de financement des infrastructures de transport de France (Afitf) – il occupait cette fonction depuis le 18 août - au poste de P-DG de la Régie. Dans un communiqué, la commission de l'aménagement du territoire et du développement durable du Sénat a d'ailleurs dit s'inquiéter que cette candidature "ouvre une nouvelle période d'incertitudes pour l'Afitf, alors même que le financement des infrastructures de France est une priorité pour atteindre l'objectif de neutralité carbone en 2050".
Une "urgence absolue" : la continuité et la qualité du service
"Ma priorité des priorités, c'est le coeur de métier, et le coeur de métier, c'est répondre aux attentes des usagers" en Ile-de-France où la RATP a actuellement du mal à faire circuler correctement ses bus et ses métros, a déclaré Jean Castex devant les parlementaires. La première difficulté, "l'urgence absolue", "c'est celle de la continuité et de la qualité du service", a-t-il reconnu. La faute à une pénurie de conducteurs due à des difficultés de recrutement et à un fort absentéisme. Il se donne trois semaines pour établir un "diagnostic partagé" et "trouver des outils supplémentaires" pour rétablir la situation, avec un "enjeu de qualité de vie au travail".
Jean Castex entend en particulier accroître la présence humaine au contact des voyageurs, et "humaniser au maximum (le) service". Plus généralement, les priorités du prochain patron de la RATP seront la ponctualité, la régularité, la propreté, la sécurité, la lutte contre la fraude, la qualité de l'information donnée aux voyageurs et la modernisation de la billettique. Il compte notamment faire "un état des lieux très précis de ce qui marche, de ce qui ne marche pas" avec Ile-de-France Mobilités (IDFM), l'autorité régionale des transports présidée par Valérie Pécresse.
Envolée de la facture d'électricité
Parmi les "difficultés" qui attendent le futur P-DG de la RATP, Jean Castex a cité l'envolée de la facture d'électricité, qui devrait passer de 210 millions d'euros l'an dernier à environ 265 millions cette année et atteindre entre 480 et 550 millions l'an prochain. "Il va falloir voir (...) quelles solutions peuvent être trouvées avec IDFM et avec l'Etat", a-t-il noté.
Jean Castex a aussi précisé que pour parler concurrence avec le gouvernement, il s'adresserait à Christophe Béchu, puisque la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique lui a interdit d'aborder cette question particulière avec des ministres qui étaient dans son propre gouvernement - ce qui n'était pas le cas de l'actuel ministre de la Transition écologique, contrairement au ministre chargé des transports, Clément Beaune.
Jean Castex a fait preuve d'un enthousiasme modéré à propos du développement marqué des filiales de la RATP, hors d'Ile-de-France et dans de nouveaux secteurs, ces dernières années. "La diversification des activités est importante, elle fait sens, mais en aucune manière elle ne doit nous détourner de notre mission première et fondamentale", a-t-il remarqué. En clair : la priorité est désormais de faire fonctionner la RATP en Ile-de-France, et la Régie devrait "recentrer" son action hors de son domaine historique, par exemple en se concentrant selon lui sur les métros automatiques.