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Infrastructures de transport : la nomination de Jean Castex à la présidence de l'Afitf confirmée par le Parlement

Proposée en conseil des ministres le 7 juillet, la nomination de l'ancien Premier ministre à la tête de l'Agence de financement des infrastructures de France (Afitif) a été approuvée par les parlementaires ce 27 juillet. Lors de son audition par la commission du développement durable et de l'aménagement du territoire de l'Assemblée puis devant celle du Sénat, Jean Castex a précisé ses priorités.

Après les députés, les sénateurs ont donné leur aval ce 27 juillet à la nomination de Jean Castex à la présidence de l'Agence de financement des infrastructures de transport de France (Afitf) en remplacement de Christophe Béchu, devenu ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires. Les députés de la commission du développement durable et de l'aménagement du territoire se sont montrés plus partagés que les sénateurs. Alors qu'au Palais du Luxembourg, la candidature de l'ancien chef du gouvernement a recueilli l'unanimité des suffrages en commission, soit 27 voix pour, au Palais Bourbon, sur 49 suffrages exprimés, elle n'a obtenu que 26 voix pour. 10 députés ont voté contre et 13 se sont abstenus.

Ne pas oublier la route

Au cours de son audition devant la commission du développement durable de l'Assemblée, Jean Castex a reconnu la nécessité d'investir massivement dans le ferroviaire pour décarboner les transports, mais sans oublier la route. "Tantôt on me présente comme un fervent défenseur du train, ce qui est exact et revendiqué, et tantôt comme un chaud partisan de la route. Je pense qu'il faut les deux", a assuré l'ancien chef du gouvernement. S'il a validé l'intention du président de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, de doubler la part modale du train dans les déplacements des Français en la faisant passer de 10 à 20%, la route reste une infrastructure essentielle à ses yeux. "Pour désenclaver les territoires, nous devons investir dans la route", a-t-il insisté, revendiquant la relance de plusieurs projets routiers à l'arrêt depuis de nombreuses années lorsqu'il était à Matignon.

Investissements pour la régénération du ferroviaire encore "insuffisants"

Alors que Jean-Pierre Farandou réclame 100 milliards d'investissement dans le ferroviaire sur 15 ans, Jean Castex a reconnu que les investissements pour la régénération du réseau étaient "insuffisants". "Mais c'est quand même nettement supérieur aux dix années précédentes", a-t-il souligné. Le député David Valence (Horizons), également président du Conseil d'orientation des infrastructures, a rappelé que la rénovation de l'intégralité des petites lignes en France coûterait 7 milliards d'euros sur dix ans. "Nous avons triplé les moyens affectés aux petites lignes", à près de 180 millions d'euros entre 2020 et 2022, a tenu à rappeler Jean Castex. "Je peux reconnaître que ces 180 millions sont insuffisants mais grâce à ça nous avons remis à niveau 1.500 km de petites lignes", a insisté l'ancien Premier ministre.

Accusé de privilégier le "tout TGV" au détriment des trains du quotidien, Jean Castex a contesté l'existence d'une politique favorisant uniquement la grande vitesse. "Allez dire aux gens de Perpignan que, eux, le TGV, ils n'y ont pas droit, c'est une question d'équité territoriale", a lancé l'ancien élu de Prades (Pyrénées-Orientales) à l'attention des opposants aux futures LGV Bordeaux-Lyon ou Montpellier-Perpignan.
Interrogé sur le Lyon-Turin, il a rappelé que le sujet important restait "le financement des accès" car "la facture (évaluée à 15 milliards d'euros) est extrêmement élevée". "Il va y avoir des choix lourds", a prévenu Jean Castex tout en insistant sur le fait que la remise en question du projet n'était pas à l'ordre du jour.

"Gérer le temps long"

L'Afitf dispose d'un budget de 14,3 milliards d'euros pour la période 2023-2027, a rappelé le président de la commission du développement durable de l'Assemblée nationale, Jean-Marc Zulesi. "En 2022, cela représente 3,655 milliards d'euros de crédits, en hausse de 600 millions d'euros par rapport à l'année précédente", a ajouté Jean Castex. "Les moyens humains ont toutefois été réduits de quatre équivalents temps plein", a-t-il reconnu un peu plus tard devant les sénateurs. "Ma priorité sera de garder un panier de ressources qui nous permette d’atteindre nos objectifs, en s’appuyant sur des recettes affectées et des crédits budgétaires, et de gérer le temps long, c’est-à-dire des investissements pluriannuels", a affirmé l’ancien Premier ministre.

Jean Castex a également rappelé l’agenda bien garni des prochains mois. Placé auprès du ministre délégué aux Transports, le Conseil d’orientation des infrastructures (COI) doit remettre, à l’automne, un nouveau rapport sur les propositions d’investissement. Dans le précédent, qu'il avait remis en mars dernier, le COI avait notamment évoqué un "mur d’investissements" (lire notre article). Autre rendez-vous, "le volet mobilité des contrats de plan État-région doit être finalisé d’ici la fin de l’année 2022", a encore relevé le nouveau président de l'Afitf. Enfin, un rapport d’évaluation de la loi d'orientation des mobilités (LOM) est attendu mi-2023.

 

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