Transports d'Île-de-France : en réponse à Valérie Pécresse, Jean Castex promet que la RATP s'améliorera "progressivement en 2024"
"Nous avons fermement l'intention de continuer à nous améliorer progressivement en 2024, d'ici fin mars, d'ici les Jeux", a déclaré ce 17 janvier le PDG de la RATP, Jean Castex, en réponse aux critiques formulées la veille par la présidente d'Île-de-France Mobilités (IDFM) Valérie Pécresse sur le manque de ponctualité des transports parisiens.
À l'occasion des vœux de l'autorité organisatrice des transports d'Île-de-France, Valérie Pécresse a appelé le 16 janvier la RATP comme la SNCF à rétablir une offre de transport de qualité d'ici mars, alors que cinq lignes de métro et trois de RER sont en difficulté. "Le rétablissement de la qualité de service promis pour 2023 se fait toujours attendre", a tancé Valérie Pécresse. "Le retour à la normale post-Covid a trop tardé." "D'ici mars, j'attends un service à 100%" de l'offre commandée par IDFM alors que les lignes 3, 6, 8, 12 et 13 du métro étaient sous les 85% de régularité en novembre. Pour le RER, les lignes B, C et D oscillaient autour de 80% de régularité. "La vérité, c'est que si la question du manque de conducteurs était réglée, nous serions à plus de 90% de régularité sur toutes les lignes de métro aujourd'hui en difficulté", a rappelé Valérie Pécresse, qui fustige l'indisponibilité des conducteurs et l'absentéisme récurrent qui frappe la RATP comme la SNCF. "Je rappelle incidemment que des moyens financiers exceptionnels leur ont été donnés par Île-de-France Mobilités afin de remotiver leurs salariés", a-t-elle déclaré.
Elle a également réclamé un redressement rapide de l'offre de service sur le RER B, exploité conjointement par la RATP et la SNCF. "Si cela continue, nous n'aurons pas d'autre choix que de demander la création d'une société unique de gestion de cette ligne", a menacé la présidente du conseil régional.
Lors des voeux du groupe RATP pour 2024, Jean Castex n'a pas éludé les difficultés rencontrées par la régie de transports parisienne, qu'il préside depuis un peu plus d'un an. "Nous n'allons pas nier qu'il y a des problèmes, mais (...) unis pour y faire face, nous avons un peu plus de chance de les résoudre", a-t-il dit.
Parmi ces écueils : la vétusté de l'infrastructure, un absentéisme du personnel récurrent depuis la pandémie et des difficultés à recruter. "On a, sans doute durablement, changé de monde, et c'est toute notre politique RH (...) qui se trouve questionnée", a-t-il estimé, avant de promettre une politique plus ambitieuse sur le logement auprès de ses employés. Jean Castex s'est toutefois félicité que le groupe ait réussi à embaucher plus de 4.600 salariés, 70% de plus qu'en 2022, malgré l'abandon du régime spécial de la régie pour les nouveaux arrivants.
Il a également pointé l'explosion du nombre de colis abandonnés, +260% en 2023 par rapport à 2022, causant des interruptions de trafic. Sur les lignes de métro plus durablement en difficulté, comme les lignes 7, 8, et 13, Jean Castex a renouvelé son intention que leur automatisation soit accélérée. "Je ne sais pas de quoi sera fait 2024, mais pour la RATP, aucun doute, l'ennui ne nous guettera pas", a-t-il conclu.