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Energie - Transition énergétique : le gouvernement veut un débat dense et innovant

Le conseil national du débat national sur la transition énergétique, sorte de "Parlement" de cette vaste concertation, a précisé le 24 janvier son calendrier et son déroulement, qui débouchera en octobre sur un projet de loi de programmation.

Le 24 janvier, en amont d'une réunion du comité de pilotage chargé d'animer le débat national sur la transition énergétique, la ministre de l'Ecologie, Delphine Batho, a assuré que ce débat sera avant tout "populaire et citoyen". Après des semaines de retard sur le calendrier initialement annoncé, puis un démarrage officiel fin novembre, ce débat se structure enfin et s'organise patiemment, notamment en région.
"Face à ce cadre innovant mais inhabituel, nous apprenons en marchant. Mais ça y est, tout est prêt. Il reste juste à s'accorder sur certains éléments de fond qui seront présentés et mis sur la table dans le cadre de ce débat au long cours", a motivé sa facilitatrice, Laurence Tubiana. "Un débat comme on en a rarement eu, de par sa nature et l'appétit qu'il suscite", a aussitôt rebondi Bruno Rebelle. A titre bénévole (tout comme les autres membres de ce conseil), cet ancien dirigeant de Greenpeace France veille plus particulièrement à sa juste décentralisation sur le terrain. Et ainsi de souligner : "Les régions sont donc concernées au premier plan, mais aussi les grandes agglomérations et les communautés de communes. Ce débat se décline déjà à travers des initiatives régionales, notamment dans certaines d'entre elles plus en avance que d'autres, par exemple les Pays de la Loire, l'Aquitaine et l'Ile-de-France. Ces dernières semaines, les régions Paca et Rhône-Alpes ont aussi lancé des conférences sur ce thème. Et cela bouge en région Centre et Nord-Pas-de-Calais".
Plus concrètement, il est demandé aux régions de reprendre leurs éléments et données renseignés dans le cadre de l'élaboration de leurs schémas régionaux climat-air-énergie (SRCAE), de les remettre dans le contexte de ce débat et de repérer les actions locales et les territoires "ayant pris de l'avance en matière de transition énergétique", afin de faire remonter leurs pratiques. "Nous demandons aussi aux collectivités de formuler des recommandations à partir desquelles nous dresserons une synthèse en juin prochain", ajoute-il.

Un dispositif participatif inédit en mai

Le conseil national, sorte de "grand entonnoir", selon l'expression de Laurence Tubiana - à qui reviendra la délicate mission de digérer l'ensemble de ces remontées régionales et de formuler en juillet des recommandations -, s'appuiera sur plusieurs grands rendez-vous. "Sur le modèle des journées du Patrimoine, les journées de l'énergie qui se dérouleront du 29 au 31 mars en seront un", indique Laurence Tubiana. Le 25 mai, une journée citoyenne sera organisée. Son organisation sera inédite : dans chaque région, une démarche de démocratie participative basée sur un protocole danois, utilisé pour la première fois à cette échelle en France et dont la transcription méthodologique reste à affiner, mobilisera une centaine de citoyens. Une fois centralisés, les résultats de chacune de ces consultations seront analysés et pourront déboucher sur "une cartographie fine des attentes et opinions des citoyens". Par ailleurs, une campagne d'affichage et de communication est en cours de préparation. "Elle sera entièrement financée par le ministère", a précisé Delphine Batho. Enfin, un site internet dédié à l'opération sera mis en ligne le 31 janvier.