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Environnement - Transition énergétique : le débat de fond ne commencera qu'en janvier

Le Conseil national du débat sur la transition énergétique s'est réuni pour la deuxième fois à huis clos le 13 décembre au Conseil économique, social et environnemental (Cese) à Paris. Il s'est borné à cadrer l'organisation de cet exercice au long cours, en attendant les vraies discussions sur le fond en janvier. "On a une charte, on a un programme de travail, dont on doit revoir un peu le calendrier, on démarre des groupes de travail qu'on va lancer en janvier", a déclaré Laurence Tubiana, membre du comité de pilotage du débat. Des groupes de travail consacrés à la demande et à la production d'énergie, au financement et au pilotage de la "transition" doivent être finalisés dans les prochains jours. Une liste provisoire d'une quarantaine de personnalités pressenties pour composer le groupe d'experts chargés de situer les enjeux du débat a également été débattue, même s'"il y a encore du travail" sur ce sujet, selon Laurence Tubiana. "Le but de cette équipe d'experts, dont le nombre peut encore évoluer, est d'incarner une série de domaines de compétences très large", allant de la production d'énergie aux transports en passant par la précarité énergétique, l'agriculture ou la géopolitique des matières premières, a indiqué à l'AFP le président de ce groupe d'experts, l'économiste Alain Grandjean.
Les questions d'organisation ne sont pas encore closes, mais des voix ont commencé à se faire entendre pour que soit enfin abordés les sujets de fond - comment réduire la consommation énergétique, diminuer la part des énergies fossiles et nucléaire et financer la transition. "C'est important ces questions d'organisation, mais au bout d'un moment, on a quand même envie de parler d'énergie", s'impatientait le président de France Nature Environnement (FNE), Bruno Genty à l'issue de la réunion du 13 décembre.
Cela devrait être fait lors de la prochaine plénière du Conseil national prévue le 24 janvier. Le débat en régions doit lui démarrer à partir de février et se poursuivre jusqu'à fin juin, en vue d'une loi de programmation attendue probablement pour septembre.
Au vu du démarrage assez lent, le président socialiste de la Commission de développement durable de l'Assemblée nationale, Jean-Paul Chanteguet, a même redouté que ce projet de loi n'arrive qu'à la fin de l'année."Il faut que tout le monde comprenne qu'il faut qu'on passe à des discussions (de fond) et au débat", a-t-il souligné. Interrogée par l'AFP, la ministre de l'Ecologie et de l'Energie Delphine Batho a défendu le temps pris à caler cette organisation complexe. "On veut faire un débat qui intéresse les corps intermédiaires, mais qui intéresse aussi la société, donc c'est normal de prendre le temps d'une bonne organisation", a-t-elle estimé.
"Ce temps de préparation était vraiment nécessaire", a souscrit Matthieu Orphelin, de la Fondation Nicolas Hulot. "Il y a un mois, c'était mal parti.  Les choses se sont remises dans le bon chemin", a-t-il estimé. Le député européen EELV et ex-ministre de l'Environnement Yves Cochet a pour sa part souhaité que les débats, organisés à huis clos lors des deux premières réunions, soient davantage ouverts au "grand public et aux journalistes". Pour Bruno Rebelle, membre du comité de pilotage, les auditions qui pourront être menées par le conseil national du débat  pourraient effectivement être ouvertes. Mais les débats eux-mêmes doivent rester à huis clos, "pour sortir des postures", a-t-il souhaité.
 

 

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