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Orientation scolaire - Transférer aux régions les missions d'accueil et d'information des jeunes

"L'Etat devrait transférer aux régions, avec les moyens nécessaires, la responsabilité de l'accueil et de l'information en matière d'orientation des jeunes." C'est l'une des préconisations du rapport sur l'orientation des jeunes du Haut Conseil de l'éducation. La question est d'importance. En 2006-2007, environ deux millions d'élèves des collèges et des lycées ont eu à faire un choix de formation. Mais l'orientation reste difficile : "quatre élèves sur dix considèrent que leur orientation a été plus subie que voulue", précise le rapport. Pour améliorer l'orientation scolaire, le Haut Conseil de l'éducation propose quatre priorités : redéfinir la fonction de conseil en orientation, aujourd'hui mal exercée, donner aux professeurs toute leur place dans l'orientation, renforcer l'éducation à l'orientation pour aider les élèves à faire des choix et faire prendre en charge les missions d'accueil et d'information par les régions. "L'Etat est investi aujourd'hui de la mission d'orientation des élèves, précise le rapport, mais les compétences dévolues aux régions par les lois de décentralisation l'obligent à partager cette mission avec les régions." Conséquence de cette organisation à deux têtes : pas moins de vingt structures (les centres d'information et d'orientation du ministère de l'Education nationale, les missions générales d'insertion du ministère, les missions locales, les délégations régionales de l'Onisep...) s'occupent au niveau d'une région de l'orientation des jeunes. Des structures qui se démultiplient le plus souvent localement par antennes. "L'enchevêtrement, le défaut de coordination et les coûts inutiles sont manifestes", assure le rapport, "les jeunes qui ont quitté prématurément l'Ecole risquent de se perdre dans ce maquis". Le Haut Conseil de l'éducation propose de clarifier la situation. D'un côté, l'Etat conserverait certaines responsabilités, comme les informations sur les grandes tendances de l'évolution quantitative des emplois par famille de métiers et par niveau de formation, le développement de la mobilité géographique sur le territoire et la définition d'une politique d'orientation tout au long de la vie, alliant orientation scolaire et orientation professionnelle . De l'autre côté, les régions prendraient en charge les missions d'accueil et d'information des jeunes qui ont à s'orienter. "Cette tutelle unique devrait mettre fin aux relations parfois compliquées entre l'Etat et les collectivités régionales, assure le rapport, elle clarifierait aussi un paysage régional de l'aide à l'orientation singulièrement confus et dispersé."

 

Emilie Zapalski