Transports - Trains Intercités : les usagers tirent le signal d'alarme
La Fédération nationale des associations d'usagers des transports (Fnaut) a rendu publique ce 2 juin la lettre qu'elle a adressée le 20 mai à Manuel Valls pour l'alerter sur la situation des trains d'équilibre du territoire (TET) plus connus sous le nom d'Intercités. Selon la Fédération, la signature, le 13 décembre 2010, de la convention Etat-SNCF relative à l'exploitation de ces trains, a constitué "un progrès important pour la pérennité des trains Intercités selon trois logiques d'aménagement du territoire : desservir les moyennes et grandes agglomérations, non desservies par le TGV, garantir les liaisons province-province et répondre aux besoins de la desserte du grand bassin parisien." Mais après trois années d'exercice, la Fnaut juge le bilan "mitigé". "L'offre des trains en circulation s'est contractée d'environ 10%. Pour autant, le déficit d'exploitation du TET a augmenté de 47% sur la même période, à responsabilité égale de l'opérateur SNCF et du gestionnaire d'infrastructure dont les coûts d'exploitation et de péage ont dérapé." La Fnaut émet aussi des "interrogations sur le rôle de l'Etat autorité organisatrice et de l'Etat stratège". "En termes d'aménagement du territoire, la situation actuelle va à l'encontre des objectifs voulus par l'Etat visant à la valorisation du réseau classique, des transports du quotidien mais aussi des 'axes structurants d'aménagement du territoire'", estime-t-elle. La Fédération rappelle ses propositions pour "remettre les TET sur les rails". Elle se dit de nouveau favorable à "l'expérimentation au plus tôt de l'ouverture à la concurrence des TET sous la forme de délégation de service public (DSP) et juge que "le rôle de l'Etat stratège doit être renforcé". La nouvelle convention doit notamment "fixer la consistance des services attendus sur le moyen et le long terme par la définition d'un schéma national des dessertes ferroviaires". Enfin, estime la Fnaut, "il convient de définir les missions respectives des TET en consultant les différentes parties prenantes qui financent le système ferroviaire actuel, alors que les usagers sont exclus de toute consultation comme ils le sont également des conseils d'administration prévus dans le projet de loi de réforme ferroviaire qui ne respecte pas la loi de démocratisation du secteur public de 2003."