Transports - Trains Intercités : la Fnaut demande l'expérimentation de l'ouverture à la concurrence
Après s'être montré favorable à l'ouverture à la concurrence des TER, sous forme de délégation de service public, la Fédération nationale des associations d'usagers des transports (Fnaut) penche pour une solution similaire pour les trains Intercités ou trains d'équilibre du territoire (TET). Alors que l'Etat vient de réunir le troisième comité de suivi des trains Intercités, elle réclame un avenant à la convention Etat-SNCF 2011-2013, qui fait de l'Etat l'autorité organisatrice de ces trains, afin d'"expérimenter, au plus tard au service annuel 2016, l'ouverture des dessertes à la concurrence sous forme de délégation de service public". "Outre la diminution des coûts, les nouveaux entrants devront apporter des démarches innovantes en matière d'organisation du transport et de services, par exemple", ajoute son communiqué, diffusé le 3 décembre 2013.
Tout en saluant la décision de l'Etat d'investir 510 millions d'euros pour amorcer les renouvellements des matériels roulants, la Fnaut estime que la répartition des financements de la subvention d'équilibre doit être revue. "La taxe d'aménagement du territoire versée par les sociétés autoroutières doit être augmentée (et non abaissée de 35 millions à 16 millions d'euros) et la contribution de la SNCF allégée, car l'extension des autoroutes sans modernisation simultanée du réseau ferré est une des causes de la fragilisation des Intercités", justifie-t-elle.
Pour elle, "les usagers, qui financent 80% des coûts de fonctionnement des Intercités, ne peuvent plus accepter la dérive de ces coûts (la contribution publique est passé de 200 millions d'euros en 2010 à plus de 300 millions d'euros en 2013) et assister à la destruction progressive des services, particulièrement sur les lignes transversales et les trains de nuit." Elle demande aujourd'hui un moratoire sur toutes les suppressions envisagées de dessertes Intercités car à ses yeux, "l'esprit de la convention n'a pas été respecté". "La SNCF a réalisé certains efforts commerciaux mais, contrairement au service initial conventionné, le nombre de trains en circulation ne cesse de se réduire : suppressions sur Paris-Saint-Quentin, du train de nuit Hendaye-Genève, limitation du Cévenol", pointe-t-elle. Or ces suppressions "ne sont pas toutes justifiées par les travaux de modernisation des infrastructures", souligne-t-elle. Pour la Fnaut, l'"Etat stratège (voulu par le projet de loi de réforme ferroviaire), avec les régions, doit établir au plus tôt un plan de transport à moyen terme définissant mieux les niveaux de service des trains Intercités et TER".