Tourisme / Economie - Tourisme : chambres d'hôtes qui rient et campings qui pleurent
Dans un climat très morose marqué par l'impact des attentats sur l'activité touristique (voir nos articles ci-contre), deux formes de tourisme de loisirs présentent un bilan pour le moins contrasté de la saison estivale. Du côté des gîtes et des chambres d'hôtes, Gîtes de France estime que le secteur "tire son épingle du jeu avec un bilan satisfaisant".
Des nuitées en hausse de 3,4% pour les gîtes
L'organisme - leader français et européen du tourisme chez et par l'habitant, avec 60.000 hébergements et 47.000 adhérents propriétaires - estime que "la saison estivale a bien tenu ses promesses avec une hausse à la fois du nombre de nuitées vendues de 3,4% et du volume d'affaires de 5,6% par rapport à l'été 2015". Au total, le nombre de nuitées vendues cet été dépasse 2,5 millions d'unités. Et le taux d'occupation frise les 80%.
Mieux : la rentrée débute sur "une très bonne dynamique", avec des ventes en progression de 11,9%, qui ne sont sans doute pas sans lien avec la très belle arrière-saison. Gîtes de France estime d'ailleurs que l'arrière-saison continuera sur cette lancée, avec un carnet de commandes en augmentation de 5,8% par rapport à la même période de 2015.
Cette performance peut sembler singulière dans un paysage touristique très morose, mais elle s'explique - au moins pour partie - par deux raisons principales. Tout d'abord, la clientèle des gites est très majoritairement française (88%) et composée essentiellement de familles (85%), plus stables dans leurs choix touristiques. Ensuite, les gîtes sont situés principalement dans les zones rurales ou faiblement urbanisées, dans lesquelles la menace des attentats est beaucoup moins prégnante.
Fréquentation en baisse pour les campings
Le son de cloche est très différent du côté des campings. La Fédération nationale de l'hôtellerie de plein air (FNHPA) présente en effet un bilan estival très mitigé. S'appuyant sur les chiffres de l'Insee (voir notre article ci-contre du 29 août 2016) - qui portent toutefois sur le second trimestre et n'incluent donc pas les vacances d'été -, la Fédération invoque notamment un recul de la fréquentation des campings de 6,6% sur la période, et même de 9,4% pour les campings situés sur les zones littorales (avant l'attentat de Nice du 14 juillet). Un recul sensiblement supérieur à celui de 4,5% enregistré au second trimestre pour l'ensemble des formes d'hébergement.
Les chiffres définitifs ne sont pas encore connus pour juillet-août, mais la FNHPA ne voit pas d'amélioration significative sur la période estivale, malgré des résultats légèrement meilleurs dans certaines régions. Ainsi, 42% des exploitants interrogés par la Fédération à la fin du mois d'août font état d'une baisse de leur activité durant l'été et 37% d'une simple stabilité. Ce recul de la fréquentation d'une forme d'hébergement qui avait jusqu'à présent le vent en poupe se double d'une réduction de la durée moyenne des séjours et du panier moyen par emplacement.
Conséquence : les investissements - qui ont beaucoup contribué à la montée en gamme et au succès de l'hôtellerie de plein air ces dernières années - sont à la baisse depuis deux ans. Pour 2017, la FNHPA s'inquiète déjà d'un calendrier défavorable pour les vacances scolaires et estime que "malgré de nombreux appels à une simplification du cadre réglementaire et fiscal de l'hôtellerie de plein air, les campings continuent de faire face à de nombreuses lourdeurs et contraintes".