Territoires zéro chômeur de longue durée : 250 élus demandent des moyens nécessaires à la poursuite de l’expérimentation

20 millions d’euros. C’est la somme qui manque dans le projet de loi de finances (PLF) pour 2024 pour que l’expérimentation Territoires zéro chômeur de longue durée (TZCLD) se poursuive dans de bonnes conditions, de l’avis de ses acteurs. Les moyens inscrits au budget à l’heure actuelle – 69 millions d’euros – "sont notoirement insuffisants et reviennent à geler l’expérimentation", selon l’association TZCLD. "Concrètement, sans hausse du budget, pratiquement aucune embauche supplémentaire n’est possible dans aucun des 58 territoires habilités" et "la perspective d’habilitation de territoires supplémentaires est totalement irréaliste", résume l’association dans son communiqué. Cette dernière est soutenue par dix autres associations et réseaux dont les partenaires historiques – ATD Quart monde, le Secours catholique, Emmaüs France, le Pacte civique et la Fédération des acteurs de la solidarité - et le Fonds d’expérimentation territoriale contre le chômage de longue durée.

Réunis devant l’Assemblée nationale ce 24 octobre 2024, un millier de personnes – selon les organisateurs – manifestaient ce jour leur soutien à l’expérimentation. 250 élus engagés dans la démarche ont également signé une tribune publiée ce jour dans Libération. "Alors que le chômage de longue durée ne faiblit pas dans notre pays malgré les multiples politiques publiques volontaristes engagées par les gouvernements successifs", l’expérimentation produit des résultats dans les 58 territoires habilités "grâce à la coopération territoriale de tous les acteurs locaux", font-ils valoir. "Ce sont plus de 3.600 personnes qui ont retrouvé le chemin de l’emploi alors qu’elles en étaient privées depuis 4 ans et 9 mois en moyenne."

Ces élus rappellent également que la deuxième loi d’expérimentation prévoit que les territoires volontaires, engagés pour certains depuis plusieurs années dans la démarche en vue de l’habilitation, ont jusqu’au 30 juin 2024 pour déposer leur candidature. "Sans perspective d’abondement budgétaire, c’est cette mobilisation partenariale et les résultats qu’elle produit déjà qui sont mis en péril", alertent les élus.

Ces derniers disent leur "incompréhension" face à ce qu’ils voient comme un "coup d’arrêt [au] projet d’innovation sociale qui rendait [leurs concitoyens volontaires] acteurs de leur démarche de retour à l’emploi". "Nous appelons à faire confiance aux élus locaux et aux forces vives de nos territoires qui s’engagent pour le plein emploi", concluent ces élus. Ils réclament "la pleine application de la loi, c’est-à-dire l’embauche de toute personne volontaire pour travailler sur nos territoires jusqu’à la fin de l’exercice expérimental fixé par la loi en 2026".