Catastrophe naturelle - Tempête Xynthia : comment gérer les déchets occasionnés ?
Les 27 et 28 février dernier, le passage de la tempête Xynthia a entraîné la destruction et l'inondation de centaines de maisons sur les côtes de Vendée et de Charente-Maritime. Ce qui a signifié pour les habitants sinistrés la perte pure et simple de leurs biens. Laissés à l'abandon, les déchets provenant des habitations ravagées menaçaient de stagner et d'être oubliés. Dans de nombreuses communes, des stocks non-négligeables se sont en effet constitués car les habitants, absents (dans les cas des résidences secondaires) ou bien privés par la tempête de leurs véhicules, n'ont pu les évacuer vers une déchetterie.
Grâce à des services techniques soudés et bien pilotés, certaines collectivités locales ont fait preuve d'une grande réactivité pour prendre en charge ces tonnes de déchets. C'est notamment le cas de la communauté de communes de l'île d'Oléron qui durant tout le mois de mars a su improviser et maintenir un dispositif d'aide aux habitants sinistrés axé sur la collecte des déchets. "Si notre collectivité a su réagir vite, c'est parce qu'elle a la compétence déchets et qu'elle est bien outillée pour le faire, avec ses trois déchetteries, son usine d'incinération et son écopôle. Evidemment, le fait de demander aux habitants de trier dans ce contexte dramatique n'a pas été facile. Mais le dispositif d'urgence déployé, qui a associé une collecte mobile assurée par les services techniques des communes à des mini-déchetteries installées par exemple sur le parking central du village de Boyardville, a plutôt bien fonctionné. Les rotations en porte-à-porte ont été journalières et, sur le parking, six bennes ont réceptionné les matériaux pouvant être recyclés. Des ferrailles, de l'électroménager, du bois ou du textile par exemple. Mais pas le papier ou le carton, trop souillés suite aux dégâts occasionnés", explique Marianne Girard, responsable écopôle, déchetteries et sécurité de la communauté de communes de l'île d'Oléron.
Au total, ce dispositif et ces bennes disposées sur les sites d'Ors, de Saint-Trojan-les-Bains et de Boyardville ont permis de collecter plus de 600 tonnes de déchets. A noter : des opérateurs de recyclage comme Nicollin, Paprec ou l'éco-organisme de collecte des déchets d'équipements électriques et électriques (DEEE) Ecologic ont offert leur appui et apporté à cette collectivité locale leur savoir-faire ou du matériel.
Morgan Boëdec / Victoires-Editions