Tarifs de l’électricité : la hausse ne devrait pas dépasser 10% en 2024

Si la fin progressive du bouclier tarifaire ne semble plus faire l’ombre d’un doute, les discussions restent en revanche ouvertes sur l’évolution des tarifs d’électricité début 2024. Réagissant à l’estimation "théorique" fournie par la Commission de régulation de l’énergie, Bercy exclut cependant une hausse au-delà de 10%.

La Commission de régulation de l’énergie (CRE) a publié, ce 14 septembre, un communiqué "rectificatif" sur l’estimation des tarifs réglementés de vente de l’électricité (TRVE) 2024. Sa présidente, Emmanuelle Wargon, estime que "le calcul théorique que proposera la CRE au gouvernement pourrait aboutir à une évolution dont l'ordre de grandeur serait de 10% maximum début 2024, dans les conditions de marché actuelles, avant éventuelle application d’un bouclier tarifaire". Il faudra toutefois "attendre la fin de l’année pour avoir un calcul solide", ajoute le communiqué. Il est en effet "encore trop tôt" pour calculer le niveau des TRVE en France "puisqu’il faudra prendre en compte les prix de marché 2024 jusqu’à la fin de l’année 2023 et les demandes d’Arenh lors du guichet de novembre", explique la CRE. 

Suite mais pas fin des discussions

Ce rectificatif fait écho aux propos d’Emmanuelle Wargon, qui avait évoqué un peu plus tôt dans la matinée devant la presse un ordre de grandeur de 10 à 20%. Une fourchette d’augmentation immédiatement exclue par le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire. La ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, a également rejeté ce scénario, ce 15 septembre, sur l'antenne d'Europe 1. Les tarifs ont déjà enregistré une hausse de 15% en février 2023 suivie à nouveau d’un bond de 10% en août dernier, actant ainsi le retrait progressif du bouclier tarifaire. "Pour 2024, effectivement, nous allons retirer progressivement ce bouclier énergétique, mais Bruno Le Maire l'a bien dit, le prix de l'électricité n'augmentera pas de plus de 10% (...) au 1er février et sur l'ensemble de l'année 2024", a réagi la ministre. Quoi qu’il en soit la balle est dans le camp du gouvernement. La ministre a insisté sur la "différence entre le calcul technique que fait la CRE sur quel serait le prix théorique que devraient payer les Français en matière d'électricité et le prix que payent les Français". "Dans toute cette période de crise, il faut bien séparer le calcul des TRV théoriques, qui est l'application de la formule de calcul, de la décision qui est du ressort du gouvernement, à savoir la partie qui est acceptable et la partie qui doit être financée par le budget de l'État", a rappelé de son côté Emmanuelle Wargon lors de sa conférence de presse. 

Ajustements sur le bouclier tarifaire sur le gaz et l’amortisseur électricité

Un décret, paru ce 15 septembre, est par ailleurs venu apporter des précisions aux décrets - n°2022-1762, n°2022-1763 du 30 décembre 2022 et n° 2023-62 du 3 février 2023 - mettant en œuvre le bouclier tarifaire gaz en faveur des ménages résidant en habitat collectif résidentiel pour 2023 et l'amortisseur électricité pour les TPE. Ces ajustements concernent d'une part, le dispositif du bouclier tarifaire gaz en faveur de l'habitat collectif résidentiel pour 2023, "afin de tirer les conséquences de la baisse des prix du gaz sur les marchés de gros et de la non reconduction après le 1er juillet 2023 du bouclier tarifaire gaz individuel", précise le ministère de la Transition énergétique dans la notice du texte et, d'autre part, l'amortisseur électricité pour les TPE, avec la mise en cohérence de la date limite du dernier guichet de demande, fixée par le texte au 31 mars 2024 (au lieu du 1er mars 2024). 

 
Référence : décret n° 2023-877 du 14 septembre 2023 relatif aux dispositifs du bouclier tarifaire gaz et électricité en faveur de l'habitat collectif résidentiel et de l'amortisseur électricité pour les très petites entreprises, JO du 15 septembre 2023, texte n° 32.