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Vigipirate - Surveillance des églises : les polices municipales pourraient être mises à contribution

Ce n'est pas la première fois que l'idée de recourir aux polices municipales pour la surveillance des lieux de culte est posée. Alors que la mobilisation de l'armée dans le cadre de l'opération Sentinelle, essentiellement autour des synagogues, coûte environ un million d'euros par jour, le président de la République avait évoqué fin février la possibilité de mettre le privé et les collectivités à contribution (voir ci-contre notre article du 27 février 2015). Cette fois-ci, c'est le ministre de l'Intérieur qui l'évoque, au sujet de la surveillance des églises, dans une note transmise aux préfets. Cette note vise à renforcer la sécurité autour des églises, une semaine après les attentats déjoués de manière fortuite à Villejuif. "Si l'Eglise catholique de France (…) ne formule aucune demande", elle souhaite toutefois que "tous ceux qui les fréquentent puisent bénéficier de la vigilance que les pouvoirs publics manifestent à l'égard" des Français, peut-on lire dans cette note que l'AFP s'est procurée. Plus loin, le ministre propose "l'implication", si possible, des "polices municipales". Il demande aussi d'informer les responsables des sites religieux sur la possibilité de subventionner des dispositifs de vidéoprotection pour "couvrir notamment l'accès principal". Pour rappel, une enveloppe de 9 millions d'euros a été prévue pour la surveillance des sites sensibles en 2015, au titre du fonds interministériel de prévention de la délinquance (FIPD). Cette enveloppe fait partie des 20 millions d'euros supplémentaires (60 millions d'euros sur trois ans) promise en début d'année par Manuel Valls pour financer des actions de prévention de la radicalisation.
Suite aux attentats du début du mois de janvier, le plan Vigipirate a été placé au niveau Alerte, c'est-à-dire le niveau maximum de la nouvelle nomenclature, en Ile-de-France et dans les Alpes-Maritimes, département particulièrement touché par les phénomènes de radicalisation, selon le président UMP du conseil général Eric Ciotti qui vient de lancer le premier plan départemental de lutte contre la radicalisation (voir ci-contre notre article du 27 avril 2015). Aujourd'hui, les forces de l'ordre (policiers, gendarmes et militaires) assurent la surveillance de quelque 300 synagogues et d'une centaine de mosquées sur 2.500, sans compter les autres lieux de cultes, les écoles confessionnelle et d'autres lieux sensibles (ambassades, consultats, organes de presse...). Mais le pays compte quelque 45.000 églises qu'il sera difficile de surveiller alors que, sur le terrain, le surmenage commence à se faire sentir, selon les syndicats de policiers.