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Stocamine : la Collectivité européenne d'Alsace propose à l'État un "compromis" de déstockage partiel

Le président de la Collectivité européenne d'Alsace (CEA), Frédéric Bierry, a proposé ce 2 février à l'État le "retrait le plus important possible des déchets" toxiques accessibles sur le site d'enfouissement de Stocamine (Haut-Rhin). Dans un courrier rendu public, Frédéric Bierry soumet "une proposition de compromis" à la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili. Le président de la CEA, collectivité qui résulte de la fusion des conseils départementaux du Haut-Rhin et du Bas-Rhin, propose "le confinement des galeries en mauvais état" et le "retrait le plus important possible des déchets situés dans les galeries en bon état", pour lesquels "le déstockage est parfaitement réalisable", assure-t-il.
Cette proposition intervient alors que l'État a annoncé ce 28 janvier avoir lancé une nouvelle procédure administrative en vue d'obtenir l'autorisation de confiner définitivement l'ensemble des 42.000 tonnes de déchets toxiques (amiante, arsenic, mercure...) stockés à 550 mètres sous terre, dans l'ancienne mine de potasse de Wittelsheim (Haut-Rhin), sous la nappe phréatique d'Alsace.
"Le stockage définitif de ces déchets ne recueille l'adhésion ni de la Collectivité européenne d'Alsace, ni des associations de protection de l'environnement, ni de la région Grand Est", rappelle Frédéric Bierry. À l'appui de sa proposition, l'élu met en avant "la possibilité d'expérimenter le recours à des technologies robotiques", comme cela a été le cas par exemple dans le laboratoire de l'Andra à Bure (Meuse) pour le projet Cigéo de stockage souterrain de déchets hautement radioactifs. Le président de la CEA estime ainsi pouvoir retirer de la mine "au moins la moitié" des déchets, "ce qui réduira considérablement les risques pour la nappe phréatique".
L'exploitation du site de Stocamine avait été autorisée en 1997 pour 30 ans, afin d'y stocker 320.000 tonnes de déchets dangereux non radioactifs. Mais en 2002, un incendie survenu dans un espace de stockage avait interrompu les opérations, alors que 44.000 tonnes avaient déjà été descendues au fond. Après le déstockage de 95% des déchets contenant du mercure, un arrêté préfectoral avait finalement autorisé en mars 2017 le confinement "illimité" des déchets encore sous terre. En octobre dernier, la justice administrative a finalement annulé cet arrêté, forçant l'État à entamer de nouvelles démarches pour trouver une solution définitive.