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Site de stockage Stocamine : référé de la collectivité européenne d'Alsace contre l'enfouissement définitif des déchets dangereux

La collectivité européenne d'Alsace (CEA) a annoncé ce 10 septembre avoir déposé un référé-suspension devant la cour administrative d'appel de Nancy, pour empêcher le début des opérations d'enfouissement définitif des déchets dangereux sur le site de Stocamine, une ancienne mine de potasse située à Wittelsheim, dans le Haut-Rhin.
"Les travaux que veut mener l'État à compter de la mi-octobre 2021 entraîneront un confinement définitif - autrement dit, irréversible – des 42.000 tonnes de déchets enfouis en fond de mine. Un retour en arrière serait alors impossible", souligne la CEA dans un communiqué. Les travaux envisagés consistent à couler des bouchons de béton de plusieurs mètres d'épaisseur pour condamner les galeries de stockage. 
À la fin des années 1990, il avait été décidé de reconvertir cette mine de potasse en fin de vie en décharge industrielle souterraine, pour y stocker 320.000 tonnes de déchets dangereux, mais non radioactifs. Cependant, l'apport de déchets a été arrêté dès 2002 après l'incendie d'un des lieux de stockage, alors que plus de 40.000 tonnes avaient déjà été descendues à 500 mètres sous terre. La mine abrite des milliers de sacs et bidons métalliques renfermant de l'amiante, de l'arsenic ou encore des résidus d'incinération.
Après des années de tergiversations sur l'avenir du contenu de la mine, la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, a tranché en janvier dernier en faveur d'un confinement définitif, dans du béton, de ce qui est déjà enfoui. Mais cette décision a soulevé la colère d'élus locaux et d'associations, qui voulaient en retirer un maximum avant sa fermeture et qui craignent une pollution de la nappe phréatique d'Alsace. 
La CEA rappelle qu'elle se tient "prête à engager de concert avec les pouvoirs publics une réflexion et un plan d'actions pour étudier et mettre en oeuvre des travaux de déstockage intégral de Stocamine".
La collectivité, née de la fusion des départements du Bas-Rhin et du Haut-Rhin en début d'année, met en avant notamment les risques pour la nappe phréatique qu'entraînerait un confinement définitif des déchets : "Le risque d'infiltration d'eau dans les galeries de stockage ne peut être écarté. Ces phénomènes auxquels s'ajoute l'instabilité des cavités souterraines, font courir un risque avéré de pollution de la nappe phréatique d'Alsace, qui aujourd'hui alimente 2 millions d'habitants."
L'association Alsace Nature avait annoncé de son côté en juin dernier son intention de porter plainte contre X pour qu'une enquête soit menée sur la nature réelle des déchets dangereux enterrés.

 

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