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Finances locales - Situation financière des collectivités : Moody's n'entrevoit pas d'amélioration

L'agence de notation Moody's a estimé, le 8 décembre, que les perspectives des collectivités locales françaises pour 2016 sont "négatives". La faible croissance économique et la réduction des dotations de l'Etat aux collectivités ont pour effet de réduire la progression des recettes des collectivités, expliquent les analystes de Moody's dans une note (à télécharger ci-contre, document en anglais). Or, poursuivent-ils, les dépenses de fonctionnement des collectivités, en particulier les charges de personnel - qui représentent 35% des dépenses publiques locales - augmentent à un rythme plus soutenu.
Dans ce contexte, l'épargne brute des collectivités locales se dégrade de manière continue depuis plusieurs années. Elle devrait s'élever globalement à 12% des recettes de fonctionnement en 2016, contre 19% dix ans plus tôt. L'épargne brute des départements devrait quant à elle être proche de 9%.
Moody's s'attend à une poursuite de la croissance de la dette publique locale. Mais celle-ci devrait être limitée, sous l'effet en particulier de la progression modérée de la dette du secteur communal et des départements. En revanche, la dette des régions devrait poursuivre sa hausse rapide. En effet, les marges de manœuvre des régions en section de fonctionnement sont réduites et les responsables régionaux n'ont pas manifesté jusqu'à présent l'intention de réviser à la baisse les dépenses d'investissement.
Pour l'agence, le besoin annuel de financement du secteur public local devrait se maintenir entre 18 et 20 milliards d'euros. Fin 2017, ces montants ne seraient plus financés exactement comme fin 2014. La part des institutions publiques (Caisse des Dépôts, Banque postale et Banque européenne d'investissement) pourrait ainsi assurer 40% des besoins de financement des collectivités, contre 31% fin 2014. Le financement direct sur les marchés devrait connaître un certain succès, puisque sa part passerait de 7% à 11%, en partie du fait de la montée en puissance de l'Agence France locale. A l'inverse, les banques privées verraient leur part de marché reculer de 55 à 44%.