Orientation - Service public régional de l'orientation : le Syndicat national des enseignements de second degré fait de la résistance
"Il n'existe pas de convention globale signée par les recteurs qui nous obligerait à assumer des missions et activités décidées par les régions", a déclaré Catherine Remermier, secrétaire nationale du Snes (Syndicat national des enseignements de second degré), premier syndicat des personnels enseignants, d'éducation (conseillers principaux d'éducation et étudiants-surveillants) et d'orientation (conseillers d'orientation-psychologues) des collèges et des lycées généraux et technologiques. Elle s'exprimait à l'occasion d'un colloque sur l'orientation scolaire, le 8 novembre dernier.
Un ordre de mission du recteur
"Si une région veut que vous alliez à un forum ou à une rencontre qu'elle organise, il faut un ordre de mission du recteur et que cela reste ponctuel. On a encore un statut, des droits, donc on les fait valoir", ajoute-t-elle. Et cela, même dans le cadre de la préfiguration du service public régional de l'orientation (Spro) conduite dans les huit régions volontaires - Aquitaine, Auvergne, Bretagne, Centre, Limousin, Pays de la Loire, Poitou-Charentes et Rhône-Alpes - (voir notre article ci-contre du 13 novembre 2013).
Selon la FSU (dont le Snes est membre), certaines régions dépassent leurs prérogatives dans le cadre de l'expérimentation du Spro. Ainsi, "le Limousin va bien au-delà des compétences définies dans l'actuel projet de loi de décentralisation", affirme le syndicat.
Une demande de "cadrage" auprès du ministre
Le syndicat fait référence à un document présenté au comité de coordination régional de l'emploi et de la formation professionnelle (CCREFP) en mai 2013 dans lequel "la région se donne pour objectif de structurer un nouveau service de l'orientation professionnelle initiale et continue, alors que la dernière version du projet de loi de décentralisation [NDLR : projet de loi de mobilisation des régions pour la croissance, l'emploi et la promotion de l'égalité des territoires] confie bien à l'État la responsabilité de l'orientation des élèves et des étudiants ", s'insurge-t-il.
Le co-secrétaire général du Snes, Roland Hubert, assure avoir "demandé au ministère de cadrer cette expérimentation de façon plus stricte", ce à quoi "le cabinet nous a promis de le faire oralement auprès des recteurs. Nous souhaitons, nous, qu'il existe une circulaire", insiste-t-il.