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Selon l’ANFR, la 5G contribuerait à limiter l’exposition aux ondes

Une étude réalisée par l’Agence nationale des fréquences (ANFR) et le Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB) datée d’aout 2020 tend à montrer que le renoncement à la 5G pourrait provoquer une  forte augmentation de l’exposition aux ondes de la 4G. Elle montre aussi que, sauf à réduire les usages, l’augmentation de l’exposition aux ondes des antennes mobiles est inéluctable. 

L’ANFR s’est associée au CSTB pour simuler l’évolution de l’exposition du public aux champs électromagnétiques émis par les antennes relais de téléphonie mobile compte tenu de l’évolution des usages et des technologies. Une étude qui part du constat que 5G ou pas, les opérateurs doivent faire face à une croissance exponentielle des usages et des consommations de données. En attendant la 5G, dont le déploiement dans la bande 3,4-3,8 GHz 2021 promet avant tout de soulager les réseaux mobiles actuels, les opérateurs optimisent l’existant en migrant les sites 2G et 3G en 4G selon une technique dite de "refarming". 

L’ANFR et le CSTB ont choisi pour leurs simulations un quartier très dense, le 14e arrondissement de Paris, secteur sur lequel leurs experts avaient déjà travaillé il y a quelques années dans le cadre du "Grenelle des ondes".  Les simulations associent une modélisation 3D des bâtiments et une cartographie détaillée des antennes fournie par les quatre opérateurs mobiles.

Quatre scénarios étudiés

Les simulations ont porté sur quatre scénarios envisageables, compte tenu des débats actuels sur le report, voire l’abandon de la 5G (voir nos articles du 16 septembre et du 3 septembre). Si le premier, baptisé "état initial", s’attache à mesurer l’existant (un mix entre 2G, 3G et 4G), le second dit "4G optimisée" fait l’hypothèse d’un passage de la quasi-totalité des émetteurs en 4G avec augmentation de leur puissance pour faire face aux besoins en débits. Le troisième, dénommé "5G seule", se caractérise par l’usage d’antennes orientables de dernière génération. Le scénario "majorant 5G", enfin, correspond à un mix entre les deux scénarios précédents, il est cependant jugé "peu probable" par l’ANFR puisqu’il n’est pour le moment pas question d’éteindre les technologies 2G et 3G.

Moins d’exposition avec les antennes 5G orientables

Les résultats des simulations – 3,2 millions de mesures au sol et en façade – pourraient amener ceux qui ne veulent en aucun cas de la 5G au nom de la réduction de l’exposition aux ondes électromagnétiques à réviser leur jugement. Le scénario "4G optimisée" sans la 5G  montre en effet que "le niveau d’exposition moyen augmente d’environ 66%". Un chiffre particulièrement élevé qui s’explique par le fait que la puissance des antennes 4G est augmentée sur l’ensemble du parc en permanence, alors que la 5G promet des antennes orientables dont le faisceau ne sera actif que lorsqu’elles sont sollicitées par un terminal mobile.

Une multiplication des points dépassant 6 V/m

Le scénario "4G optimisé" aurait en outre pour conséquence une multiplication par six du nombre de "points atypiques" en zone très dense, là où le niveau d’exposition mesuré est supérieur à 6 volts par mètre quand il tourne autour de 0,5 V/m en moyenne. Dans le scénario "5G seule", grâce aux antennes orientables, ces points atypiques n’augmenteraient que de 0,2%. On rappellera que les points atypiques, définis par la loi Abeille de 2015 , font l’objet d’un recensement annuel (ici celui d’avril). Remontés à l’ANFR via les mesures d’exposition demandées par des particuliers ou des collectivités, ces points doivent être résorbés par l’agence à partir du moment où ils ciblent des lieux de vie. Le cumul 5G/4G optimisé serait pour sa part légèrement plus favorable en augmentant l’exposition aux ondes de "30% et le nombre de points atypiques de 50%". 

Une étude à compléter

L’argument de la surexposition aux ondes de la 5G semble donc à première vue battue en brèche par cette étude. L’agence promet cependant de la compléter pour tenir compte de la réalité des déploiements, ces derniers dépendant des stratégies propres à chaque opérateur. Un paramètre non évoqué dans cette étude – et régulièrement soulevé par les anti-5G – est par ailleurs le recours à des micro-antennes pour la 5G. Plus petites et plus nombreuses que les cellules actuelles, elles seront surtout plus proches des utilisateurs, notamment à l’intérieur des bâtiments. L’étude de l’ANFR s’est par ailleurs limitée à la 5G déployée commercialement dans la bande 3,4-3,8 GHz à partir de début 2021 (si le calendrier est respecté). La question de l’exposition aux ondes de la 5G sur d’autres bandes fréquences et notamment la bande des 26 Ghz, reste donc entière.