Sécheresse à Mayotte : des experts des agences de l'eau mobilisés

Département le plus pauvre de France, Mayotte connaît actuellement sa plus importante sécheresse depuis 1997, alors que son approvisionnement dépend largement des eaux pluviales. Dans l'urgence, l'État a affrété un porte-conteneurs arrivé sur place le 20 septembre, avec 600.000 litres d'eau en bouteille à distribuer aux personnes les plus vulnérables. Le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, et la secrétaire d'État chargée de la biodiversité, Sarah El Haïry, ont annoncé le même jour le lancement d'un "dispositif d'appui technique exceptionnel" en soutien au préfet de Mayotte, en coordination avec le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, et Philippe Vigier, ministre délégué chargé des outre-mer, chef de file dans la gestion de la crise.

Prévu pour une durée de 6 mois, ce dispositif s’appuie sur des spécialistes et experts issus des agences de l’eau et de leurs partenaires notamment la CACG (Compagnie d’aménagement des coteaux de Gascogne) et des experts scientifiques et hydrologues. Plusieurs de ces experts, déjà sur site, interviennent pour renforcer les capacités des services techniques du préfet sur des opérations telles que les vidanges et le curage des deux retenues collinaires, les opérations de forages et de recherche d’eau souterraine, les opérations d’amélioration du rendement du réseau de distribution d’eau, la priorisation des travaux sur le réseau d’eau potable, la mise en œuvre des opérations relatives aux usines de dessalement. "Les moyens humains et financiers des services techniques de l’État local en charge des opérations de rétablissement d’un service d’eau potable de qualité seront également renforcés pour conduire rapidement toutes les études et travaux nécessaires", a indiqué le ministère de la Transition écologique dans un communiqué. En accord avec son président, les compétences et moyens du syndicat mixte Les eaux de Mayotte (Lema) seront également renforcés pour répondre à la crise de l’eau, souligne aussi le ministère. 

Les déficits pluviométriques à Mayotte sont aggravés par un manque d'infrastructures et d'investissements dans un territoire qui, sous pression de l'immigration clandestine venue notamment des Comores voisines, connaît une croissance démographique de 4% par an. Pour y faire face, l'État a intensifié les coupures d'eau ces derniers mois et depuis plus de 15 jours, la population de l'archipel (310.000 habitants au 1er janvier 2023, selon l'Insee) est privée d'eau deux jours sur trois, ce qui multiplie les risques sanitaires. Faute de pouvoir fournir de l'eau potable aux élèves, plusieurs établissement scolaires ont aussi dû fermer ce jeudi.

 

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