Santé de l'enfant : le gouvernement prévoit un plan "ambitieux"

Systématisation des examens de dépistage dès la naissance, revalorisation promise pour les orthophonistes ou pédopsy, augmentation du nombre de soignants... Le gouvernement a évoqué ce jeudi 23 mai d'un plan voulu "ambitieux" autour de la santé de l'enfant.

À la veille des Assises de la pédiatrie qui, plusieurs fois reportées en 2023, doivent se tenir ce 24 mai en réponse à une crise historique du secteur, le gouvernement a fait état de sa feuille de route, composée de 16 mesures et 80 actions "concrètes". "C'est le fruit d'un long travail de la part d'un comité nommé en novembre 2022 suite à la triple épidémie (de Covid, grippe et bronchiolite) qui avait mis sous tension les systèmes de pédiatrie", ont expliqué ce 23 mai à l'AFP les cabinets des ministres délégués à la Santé, Frédéric Valletoux, et chargée de l'Enfance, Sarah El Haïry, qui portent ce plan. Autre constat ayant présidé aux Assises - qui ont été précédées par 121 auditions et environ 2.000 contributions écrites - : la dégradation de plusieurs indicateurs ces dernières années autour de la mortalité infantile ou de la santé mentale des jeunes. "La santé de l'enfant est une priorité", assurent les entourages des ministres, en évoquant ce plan dont l'enveloppe précise sera communiquée dans les semaines à venir. Il s'agit d'un "véritable tournant dans notre approche de la santé des plus jeunes", a assuré Frédéric Valletoux dans une déclaration transmise à l'AFP.

Le gouvernement entend mettre l'accent sur "la prévention", avec la volonté de systématiser la réalisation des 20 examens obligatoires de l'enfant. Il souhaite créer un nouvel examen obligatoire à 6 ans pour détecter d'éventuels troubles du neurodéveloppement, du langage, ou optiques. Il prévoit aussi de faciliter l'accès aux orthophonistes, sans passage au préalable par un médecin traitant. Face aux besoins croissants, il compte aussi augmenter le nombre de places de formation de 10% dès 2025 à +50% en 2030. Et il promet des revalorisations pour les professionnels intervenant en établissements de santé. Revalorisation promise également pour les pédopsychologues, dont le nombre dans les centres médicopsychologiques (CMP) doit augmenter face aux alertes sur la santé mentale des jeunes. En néonatalogie, également en crise, l'objectif est d'atteindre 1 lit pour 1.000 naissances sur tout le territoire. Le gouvernement insiste aussi sur la nécessité d'améliorer l'accès aux soins pour les enfants victimes de violence, prévoyant des examens gratuits en santé mentale ou avec des psychomotriciens.

Ces mesures s'appuient en partie, notamment, sur celles proposées par le rapport de Christèle Gras Le Guen et Adrien Taquet remis il y a exactement un mois à Frédéric Valletoux (voir notre article).