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Emploi - Retour à l'emploi : l'accompagnement global plébiscité par le COE

Expérimenté dans plusieurs départements depuis début 2014 pour aider les personnes les plus éloignées du marché du travail à remettre le pied à l'étrier, l'accompagnement global va dans la bonne direction, estime le COE.

Dans un rapport publié le 1er octobre 2014, le Conseil d'orientation pour l'emploi (COE) analyse les dispositifs en place pour aider les personnes durablement éloignées du marché du travail à retrouver un emploi. 2,2 millions de personnes seraient dans ce cas, parmi lesquelles les femmes, les jeunes et les seniors sont surreprésentés. Les cas de figure sont très variés. Il peut ainsi s'agir de personnes progressivement éloignées du marché du travail après avoir perdu ou quitté leur emploi, de personnes qui ne sont jamais entrées sur le marché du travail,  ou encore de femmes ou d'hommes ayant interrompu leur activité professionnelle...
Parmi les politiques publiques mises en place pour les aider, le COE met en avant l'accompagnement global, actuellement expérimenté dans plusieurs départements. Il "va dans la bonne direction", estime ainsi le rapport.
Cet accompagnement s'inscrit dans le cadre d'un protocole signé le 1er avril 2014 par l'Association des départements de France (ADF), Pôle emploi et la Délégation générale à l'emploi et à la formation professionnelle (DGEFP). Objectif : organiser une approche globale de l'accompagnement des demandeurs d'emploi en difficultés sociales. Ce dispositif permet ainsi de coupler l'accompagnement professionnel des personnes les plus éloignées du marché du travail avec un accompagnement social. Son principe est simple : il s'agit de faire travailler en articulation les conseillers de Pôle emploi et les "correspondants sociaux" désignés par les conseils généraux. "L'entrée du demandeur d'emploi dans la modalité d'accompagnement global résulte d'un diagnostic partagé et d'une décision commune entre le conseiller dédié Pôle emploi et le travailleur social", explique le COE dans son rapport.

Des moyens trop faibles

A l'heure actuelle, cinq départements se sont lancés dans la démarche (Doubs, Indre, Loire, Corse du Sud, Hautes-Pyrénées) et près de soixante autres sont en pourparlers avec Pôle emploi pour un démarrage en janvier 2015.
Mais d'après le COE, les moyens qui sont consacrés à ce dispositif sont trop faibles et le nombre de conseillers dédiés trop limité. Il en résulte un nombre de bénéficiaires peu significatif par rapport aux besoins… Le COE propose trois pistes de développement : expérimenter avec Pôle emploi une action citoyenne auprès des référents Pôle emploi pour permettre à ces derniers de bénéficier de l'appui d'associations et de bénévoles, développer des approches plus collectives de l'accompagnement ou encore développer des outils communs d'information entre les services de Pôle emploi et tous les autres acteurs de l'accompagnement, social et professionnel, y compris l'insertion par l'activité économique (IAE).
Mais le COE ne s'arrête pas à ce dispositif. Pour donner plus de chances aux personnes éloignées de l'emploi de retrouver du travail, le COE estime ainsi nécessaire de mieux anticiper leur retour sur le marché du travail. "Pour les personnes qui se retrouvent au chômage, il est indispensable de mieux repérer les personnes qui, en raison de leurs caractéristiques, présentent un risque de chômage de longue durée", détaille ainsi le rapport, qui insiste sur la nécessité d'alerter celles qui s'inscrivent au chômage sur le fait que les probabilités de retour à l'emploi diminuent avec la durée du chômage.
Autre préconisation : ne prescrire des formations que si nécessaire. D'après le COE, les formations ont tendance à éloigner des conditions de la recherche d'emploi et, de ce fait, peuvent retarder le retour sur le marché du travail.
Le COE propose enfin de développer les écoles de la deuxième chance, de mieux prendre en compte les compétences extra-professionnelles, de rapprocher les entreprises et les acteurs de l'accompagnement et de développer l'alternance pour les adultes, avec des mécanismes de rémunérations adaptées. Cette dernière proposition rejoint la réflexion actuelle du gouvernement visant à payer les apprentis non plus selon leur âge mais selon leur cursus et leurs qualifications.