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Transports - Réseau ferré de France tire un bilan mitigé de l'année 2011

Malgré une dette qui s'accroît, le gestionnaire Réseau ferré de France continue d'investir dans la modernisation des voies ferrées.

Le 12 janvier, Réseau ferré de France (RFF) a fait le point sur l’année passée et sur les grands chantiers à venir. Une année qui s’est terminée sur la clôture des assises nationales du ferroviaire et le changement des horaires de la SNCF. Pour rappel, l'une des principales conclusions des assises fut le feu vert donné au lancement d'expérimentations de mise en concurrence d'une partie des lignes des trains d'équilibre du territoire ou TET (Corail, Intercités, Teoz et Lunéa). "Nous veillerons à ce que les lignes sur lesquelles ces expérimentations seront lancées soient au préalable mises à niveau", a garanti Hubert du Mesnil. Le président de RFF a aussi salué l’implication des élus dans la gestion des impacts qu'a eus localement cet autre chantier que fut le changement d'horaires.
En 2011, le trafic a augmenté de 3% en moyenne sur le réseau ferré, plus pour les trains conventionnés (+6% pour les TER et Transilien), moins pour les trafics commerciaux (TGV, fret). Mais il ne faut pas se leurrer : "Cette croissance globale du trafic n’est qu’apparente, ce rebond vient en fait corriger les faiblesses de l’année 2010, qui fut marquée par des grèves et des intempéries", explique Hubert du Mesnil. Côté fret, les commandes de sillons laissent présager une certaine reprise de l’activité, du moins sur les grands axes atlantique et rhône-alpin et au départ des ports du Havre et de Dunkerque.

3,4 milliards d’euros pour moderniser le rail

Le gestionnaire du réseau confirme par ailleurs son engagement de modernisation des voies. "Un millier de kilomètres de voies ont été renouvelées l’an dernier et cet effort se poursuivra avec 3,4 milliards d’euros investis dans le réseau ferré en 2012, soit autant qu’en 2011", précise Alain Quinet, directeur général délégué de RFF. L’établissement public reste pris dans un effet de ciseaux, car cet intense effort de rénovation est loin d’être couvert par ses recettes et plombe un peu plus sa dette. Elle a augmenté de 1,2 milliard d’euros en 2011 et dépasse les 28 milliards d’euros. A ce problème, RFF voit deux solutions. La première : mieux maîtriser les coûts de gestion et d’entretien du réseau, en massifiant les travaux axe par axe, comme le préconisait il y a sept ans le rapport Rivier, un audit complet du réseau qui fait toujours référence dans le secteur. Seconde solution : avoir plus de trains en circulation, et donc plus de péages et de recettes. "Le réseau manque en fait de trains. C’est un problème à traiter en priorité", confirme Hubert du Mesnil.

Morgan Boëdec / Victoires éditions

La quatrième LGV du Grenelle en bonne voie

RFF a annoncé hier avoir attribué la réalisation de la nouvelle ligne de contournement de Nîmes et Montpellier au groupe Bouygues, qui décroche ainsi son premier gros contrat dans le secteur du rail. Régionalement, d'importantes retombées économiques sont attendues : elles sont évaluées à 1 milliard d’euros, et 6.000 emplois devraient être générés sur ce chantier qui débute en fin d’année, pour une mise en service prévue en 2017. Le géant du BTP aura l’obligation de recourir à des PME locales et des entreprises d’insertion. "Après la LGV Bretagne-Pays-de-la-Loire, la LGV est européenne et la LGV Sud Europe Atlantique, c’est la quatrième ligne à voir le jour qui émane de l’engagement de développement du réseau pris dans le cadre du Grenelle de l’environnement. Plus qu’une simple ligne, elle s’insère au vaste projet de LGV Sud Europe Méditerranée", commente Jean-Marc Delion, directeur général délégué de RFF. Le montant du projet est de 2 milliards d'euros, dont 1,3 milliard apportés par Bouygues et 300 millions par RFF. 80 kilomètres de voies et raccordements seront créés, mais aussi deux nouvelles gares à Montpellier et Nîmes. Celle de Nîmes sera connectée au TER local. Le développement et l’avenir de ces gares feront l’objet d’autres conventions de financement à passer avec l’Etat et les collectivités. Le coût de ces deux nouvelles gares est évalué à 230 millions d'euros. 

M. B.