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Transports - Le plan de rénovation ferroviaire en bonne voie, selon RFF

2.300 kilomètres, c'est la longueur de voies ferrées que Réseau ferré de France (RFF) a rénovées depuis 2008, année de la signature de son contrat de performance avec l'Etat prévoyant le renouvellement de 4.000 km de voies et de 1.500 appareils à l'horizon 2012. Le gestionnaire du réseau ferré a dévoilé ce 12 septembre les coulisses de ce vaste chantier de modernisation qui se prolongera au moins jusqu'en 2020-2025 afin de combler le retard accumulé depuis plusieurs années pour la régénération du réseau. RFF consacre aujourd'hui un milliard d'euros par an à la rénovation des voies ferrées (ballast, traverses et rails). Parallèlement, il doit mettre à niveau les installations de signalisation (300 postes datent d'avant-guerre) ainsi que celles de télécommunication et de traction électrique, et mener la réfection des ouvrages d'art – 60% d'entre eux sont plus que centenaires – et de ceux en terre. 
RFF a aussi engagé une refonte majeure du système de régulation ferroviaire en lançant le projet de commande centralisée du réseau. Déployé entre 2012 et 2032 pour un investissement estimé à cinq milliards d'euros, il consiste à organiser le passage progressif à une commande centralisée des postes d'aiguillage à partir de seize centres de gestion du trafic à grand rayon d'action. Ce nouveau système, semblable à celui du contrôle aérien, vise à obtenir une chaîne d'information plus courte et réactive pour gérer les incidents et assurer une plus grande régularité des horaires de desserte.
"Notre défi est de moderniser le réseau pour le rendre plus performant", a souligné Hubert du Mesnil, président de RFF. "Aujourd'hui, le réseau ferroviaire français n'est pas menacé de saturation mais de déclin. En le rénovant, nous pouvons augmenter la circulation et apporter un meilleur service aux voyageurs et à l'ensemble des utilisateurs." Actuellement, 80% des circulations quotidiennes (15.000 trains de fret et de voyageurs) se concentrent sur un tiers du réseau et 10% seulement sur la moitié alors que 5.000 kilomètres de lignes sont sans trafic. La rénovation en cours doit permettre à l'avenir d'exploiter le réseau au mieux de ses possibilités. Sur les lignes mixtes (fret ou voyageurs), qui représentent la quasi-totalité du réseau national, hors LGV, l'objectif est de faire circuler davantage de trains de proximité tandis que certains itinéraires aujourd'hui sous-exploités seront convertis en itinéraires alternatifs pour le fret. En augmentant ainsi le trafic, RFF escompte davantage de recettes. "Nous aurons toujours besoin de ressources publiques de la part de l'Etat comme des régions, assure Hubert du Mesnil. Mais avec plus de circulation, les recettes générées par l'exploitation du réseau seront plus importantes."

 

Anne Lenormand