Rentrée scolaire 2019 : le détail de la répartition des postes d'enseignants par académie
+632 pour l'académie de Créteil, -105 pour celle de Lille... le Dgesco, Jean-Marc Huart, a présenté le 19 décembre 2018 devant le comité technique ministériel (CTMEN) la répartition académique des postes pour la rentrée 2019. Le ministère explique qu'au total, l’Éducation nationale bénéficiera d’environ 2.000 équivalents temps plein (ETP) supplémentaires. Les syndicats contestent cet affichage fait "pour ne pas inquiéter l’opinion publique".
"À la rentrée 2019, nous allons bénéficier de l’équivalent d’environ 2.000 emplois d’enseignants supplémentaires", se félicite-t-on à la Dgesco. Jean-Marc Huart a présenté, mercredi 19 décembre 2018 devant le comité technique ministériel de l'Éducation nationale (CTMEN) dans lequel siègent les syndicats (voir encadré ci-dessous), la répartition académique des postes d’enseignants des premier et second degrés dans l’enseignement public, ainsi que celle des postes du personnel administratif.
Plus fortes hausses à Créteil, Versailles et Lyon
Dans le premier degré, ce sont 2.325 ETP supplémentaires - dont 150 de réserve destinés notamment à la mise en œuvre du plan autisme - prévus pour la rentrée prochaine. Précisément, il s’agit de la création de 2.850 postes d’enseignants titulaires et de la suppression de 1.050 postes d’enseignants-stagiaires, comptant donc pour 525 ETP. "Ce, alors que les effectifs élèves diminueront de 33.600. C’est un vrai rattrapage budgétaire sur le premier degré", explique-t-on à la Dgesco. Ainsi, "aucune académie ne verra ses moyens d’enseignement diminuer", insiste-t-on. En effet, si 13 académies voient leur nombre de postes en ETP rester stable, ce sont elles qui, dans le même temps, concentrent 70% des baisses d’effectifs d’élèves. "C’est un zéro qui est du plus", souligne la Dgesco. Toutes les autres connaissent une hausse.
Les académies dont les moyens augmentent le plus sont Créteil (+502 ETP), Versailles (+462 ETP), Lyon (+175 ETP), la Guyane et Mayotte (+150 ETP chacune) et la Réunion (+122 ETP). Globalement, cette augmentation des moyens d’enseignement dans le premier degré va permettre "d’augmenter les taux d’encadrement tout en réalisant la fin des dédoublements en CP/CE1 en REP", explique le ministère. Le taux d’encadrement moyen, dans le premier degré, devrait être de 5,63 professeurs pour 100 élèves, contre 5,56 à la rentrée dernière et 5,46 à la rentrée 2017.
2.485 postes "transformés en heures supplémentaires"
Quant au second degré, il connaît une baisse de 365 équivalents temps plein. En outre, 2.085 postes de professeurs sont non pas supprimés mais "transformés en heures supplémentaires", précise la Dgesco. Et d’ajouter : "Les moyens d’enseignement sont maintenus". En effet, la suppression de 365 ETP résulte de la diminution du nombre de décharges afin de "donner la priorité au maintien des moyens d’enseignement".
Les académies les plus concernées sont Lille (-149 ETP), Rouen (-119 ETP), la Martinique (-96 ETP) et Amiens (-95 ETP).
Dans le même temps, le second degré accueillera, à la rentrée 2019, 32.144 élèves en plus, répartis grossièrement ainsi : +29.000 au collège, +4.500 en BTS, stable en CPGE et -1.800 au lycée.
Enfin, 400 postes de personnels administratifs - dans le second degré - sont supprimés à la rentrée prochaine, dont 40 au sein de l’administration centrale.
Voici, ci-dessous, la répartition des postes académie par académie :
Académies | Variation des ETP dans le 1er degré | Variation des ETP dans le 2nd degré | Variation des ETP chez les administratifs |
---|---|---|---|
Aix-Marseille | +110 | +39 | -9 |
Amiens | +15 | -95 | -17 |
Besançon | 0 | -22 | -12 |
Bordeaux | +94 | +50 | -9 |
Caen | 0 | -78 | -13 |
Clermont-Ferrand | 0 | -42 | -16 |
Corse | +48 | -13 | -2 |
Créteil | +502 | +130 | -11 |
Dijon | 0 | -87 | -15 |
Grenoble | +31 | +1 | -11 |
Lille | +44 | -149 | -38 |
Limoges | 0 | -36 | -8 |
Lyon | +175 | +79 | -10 |
Montpellier | +49 | +28 | -3 |
Nancy-Metz | 0 | -47 | -29 |
Nantes | 0 | +4 | -14 |
Nice | +38 | +8 | -8 |
Orléans-Tours | 0 | -11 | -14 |
Paris | +40 | -42 | -14 |
Poitiers | 0 | -44 | -13 |
Reims | 0 | -58 | -17 |
Rennes | 0 | -29 | -14 |
Rouen | +34 | -119 | -18 |
Strasbourg | +56 | +1 | -12 |
Toulouse | +55 | +37 | -13 |
Versailles | +462 | +141 | -16 |
Guadeloupe | 0 | -86 | -4 |
Guyane | +150 | +1 | 0 |
Réunion | +122 | -13 | -4 |
Martinique | 0 | -96 | -5 |
Mayotte | +150 | +83 | +13 |
Métropole+DOM | +2175 | -465 |
-356 SIEC : -4 Adm.centrale : -40 |
Réserve | +150 | +100 | / |
Total | +2325 | -365 | -400 |
Des syndicats contestent le document remis au Comité technique
Le document présentant les variations des moyens d’enseignement pour la rentrée 2019 remis aux syndicats lors du comité technique ministériel de l'Éducation nationale (CTMEN) du 19 décembre 2019 a crispé la séance et mécontenté certains syndicats. "Le ministère a fait un tour de passe-passe détestable en n’affichant pas la suppression de 2.600 postes et en n’assumant pas leur choix", estime Stéphane Crochet, secrétaire général du SE-Unsa. "Le document fourni indique seulement qu’ils seront compensés par des heures supplémentaires. Pourtant, le budget évoque bien 2.600 postes en moins. C’est un numéro d’équilibriste, pour lequel ils affichent quand même 365 suppressions de postes pour satisfaire Bercy mais pas les 2.600 pour ne pas inquiéter l’opinion publique."
Même son de cloche du côté du Snes-FSU. Frédérique Rolet, secrétaire générale, parle de "scandale" et de "truanderie". "Ils ont globalisé les postes avec les HSA (Ndlr : heures supplémentaires années). On n’a jamais vu cela. C’est la première fois qu’on nous donne un document comme ça. Normalement, on a d’un côté les heures postes et de l’autre, les HSA. Là, c’est de l’enfumage."
AEF