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Relance : après les annonces, Élisabeth Borne au défi de la mise en œuvre des mesures

Plan de relance, activité partielle, plan jeunes…  depuis le début de la crise, le gouvernement a mis en place de premiers outils pour endiguer les destructions d’emploi et la hausse du chômage. Reste à concrétiser certains objectifs, comme les reconversions professionnelles ou l’emploi des personnes les moins qualifiées. Un tour de force, a reconnu la ministre du Travail devant les adhérents de l’Ajis le 14 décembre.

"Le sens de mon action est de protéger les salariés et les emplois", a souligné, ce lundi 14 décembre, la ministre du Travail, Élisabeth Borne, lors d’une conférence de presse organisée par l’Ajis (Association des journalistes de l’information sociale). Une politique qui produit des résultats. Selon les prévisions du gouvernement, plus de 400.000 contrats d’apprentissage devraient être signés en 2020, contre 353.000 en 2019. De son côté, l’activité partielle, dont le niveau d’indemnisation est maintenu tel quel jusqu’à fin janvier 2021, permet le maintien des emplois.

Toutefois, le niveau de soutien public à travers l’activité partielle aura ensuite vocation à décroître. "À partir du début de l’année prochaine, on va s’efforcer de resserrer les dispositifs d’activité partielle sur les secteurs affectés par la crise", a souligné Élisabeth Borne. Par ailleurs, l’enjeu sera aussi, au sein des secteurs protégés, "de faire la part entre ceux qui arrivent à démarrer plus rapidement", comme la restauration, et ceux dont l’activité "ne redémarrera pas du jour au lendemain", comme l’événementiel. Des licenciements économiques sont donc à prévoir au cours de l’année 2021, malgré les dispositifs de soutien (voir notre article). Dans une étude parue vendredi 11 décembre, l’Observatoire français des conjonctures économiques anticipe 790 000 pertes d’emplois et une hausse du chômage à 10,6 % d’ici la fin 2021.

Transitions collectives : un dispositif "pas simple" à mettre en place

Une prévision jugée "très négative pour des raisons qu’on comprend mal", selon la ministre du Travail. "On a des outils qui ne marchent pas si mal", soutient Élisabeth Borne. Elle met en avant le fait que les PSE homologués cette année ont abouti "à un tiers de suppressions d’emplois de moins" que prévu. Pour éviter la case chômage à des salariés dont l’emploi est menacé, l’activité partielle de longue durée aura vocation à prendre le relais de l’activité partielle classique de même que le dispositif de "transitions collectives", conçu en réponse à la crise. Ce dernier, dont la mise en œuvre est attendue pour le début d’année 2021, vise à mieux financer les reconversions professionnelles pour des salariés dont les emplois sont menacés, vers des secteurs qui recrutent.

Mais organiser de telles passerelles n’est "objectivement pas simple", reconnaît la ministre. Cela suppose un travail minutieux d’identification des emplois menacés d’une part, et des opportunités de recrutement d’autre part et ce, à l’échelle des territoires. Pour accélérer sur ce sujet, la ministre du Travail prévoit donc, comme annoncé (voir notre article), de capitaliser sur des projets locaux déjà constitués comme les "Territoires d’industrie", cibles de l’appel à manifestation d’intérêt pour les transitions collectives qui se clôt ce mois de décembre. Certains d’entre eux, comme le Creusot-Montceau ou le territoire d’industrie de Lacq Pau et Tarbes "se sont déjà portés spontanément candidats", a annoncé la ministre du Travail.

Achats inclusifs : la balle dans le camp des entreprises

Au-delà des conséquences des licenciements économiques que la ministre du Travail tient à circonscrire, subsiste aussi le défi de l’insertion professionnelle des publics les plus en difficulté. En pleine crise, le gouvernement attend des structures d’insertion par l’activité économique qu’elles créent 60.000 postes supplémentaires en 2021. Pour y parvenir, la balle est désormais dans le camp des entreprises. "L’objectif est de renforcer les clauses d’insertion sur les marchés publics, mais également de s’assurer que les achats des entreprises privées prennent davantage en compte cet enjeu de l’inclusion", souligne Élisabeth Borne. Une mission sur les achats inclusifs, menée par Thibaut Guilluy, haut-commissaire à l'emploi et à l'engagement des entreprises, doit bientôt offrir des perspectives aux structures d’insertion "au plus vite".

​​​​​​​Plans régionaux d’investissement dans les compétences : un premier avenant officialisé

Les plans régionaux d’investissement dans les compétences sont en train d’être amendés pour intégrer les nouveaux financements issus du plan de relance. Un premier avenant avec la région Nouvelle-Aquitaine a été officialisé vendredi 10 décembre 2020. "A priori on va signer des avenants partout", a souligné la ministre du Travail ce lundi.

 

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