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Transports - Reims met en service le premier tramway subventionné suite au Grenelle

Les 16 et 17 avril, l’inauguration du tramway de Reims s'accompagne d'une grande fête populaire, comme on n'en fait plus pour célébrer ce type d’infrastructure. Il faut dire que ce tramway est une première dans la capitale économique de la Champagne, qui compte booster un peu plus son attractivité grâce à cet équipement. Par ailleurs, celui-ci a ceci de particulier qu’il est le premier à être mis en service parmi ceux qui ont été subventionnés dans le cadre du premier appel à projets sur les transports collectifs en site propre (TCSP) de province. Depuis, un second appel à projets a vu le jour et d’autres chantiers vont être aidés par l’Etat, à condition qu’ils respectent les délais et démarrent avant la fin 2013. Du côté des prochains tramways attendus, notons ainsi ceux de Montpellier (lignes 3 et 4 mi-2012), de Nîmes (Tram’bus attendu en juin 2012 et tramway dont le chantier vient d’être stoppé), de Lyon (T2+ fin 2012), d'Aubagne (2013), d’Avignon (2016) et d’Artois-Gohelle (tramway dit du "bassin minier" prévu en 2016).
A Reims, l’Etat a injecté plus de 45 millions d'euros dans ce chantier qui, localement, a fait couler beaucoup d’encre depuis près d’une dizaine d’années et donné des sueurs froides aux élus. Son financement, assuré en partie par le versement transport suite au passage du budget transport de l’agglomération rémoise en budget annexe, a notamment fait polémique. Par ailleurs, les deux lignes qui vont traverser la ville du nord au sud, en passant par son centre, sont d’apparence classiques dans leurs caractéristiques (11 km de longueur, 23 stations) mais pas dans leur conception, qui a fait le pari de l’innovation.
D’un point de vue technique d’abord, le constructeur Alstom a truffé ses Citadis de nouvelles technologies, dont un système d'alimentation par le sol. D’un point de vue contractuel également, Reims est la première à recourir à la concession privée globale pour un tel réseau de transport. Peu connu en France, ce système permet la construction, le financement, l’exploitation et la maintenance de tout ou partie d’un système ferroviaire par le secteur privé, via une société spécifiquement en charge du contrat, en l’occurrence Mars (pour "mobilité agglomération rémoise") dans cette ville. Ce qui permet à la collectivité d’avoir un interlocuteur unique même si derrière cette société se cachent en fait de nombreux membres partenaires, avec des entreprises comme Alstom, Colas, Bouygues, et des investisseurs comme CDC Infrastructure ou la Caisse d'Epargne Champagne-Ardenne.