Education - Regard international sur l'école maternelle
Parmi les nombreux "Regards sur l'éducation" portés par l'OCDE dans son édition 2012, un zoom sur les écoles maternelles dans les pays de l'OCDE fait apparaître que "les gouvernements devraient investir davantage dans les programmes d'accueil des tout jeunes enfants". D'après ses observations dans 42 pays (*), l'OCDE observe en effet que "accueillir les enfants à un âge précoce dans l'enseignement formel et préserver la mixité sociale dans les écoles sont deux mesures plus efficaces pour renforcer l'égalité au regard de l'enseignement que d'autres facteurs comme le soutien des parents ou le coût des frais de scolarité".
Ainsi, les évaluations portant sur les jeunes âgés de 15 ans montrent que, dans la plupart des pays, les élèves ayant été scolarisés dans l'enseignement préscolaire tendent à obtenir de meilleurs résultats que ceux qui ne l'ont pas été. Elles font également apparaître que dans les pays où la préscolarisation dure plus longtemps, où les taux d'encadrement dans les structures d'accueil de la petite enfance sont plus élevés et où les dépenses publiques par élève sont fortes, les effets positifs de la scolarisation précoce se trouvent renforcés.
C'est donc une bonne nouvelle que le taux d'inscription dans l'enseignement préscolaire augmente depuis quelques années, passant de 64% à 69% entre 2005 et 2010 pour les enfants âgés de 3 ans, et de 77% à 81% pour les enfants âgés de 4 ans.
Plus d'enfants de 3 ans scolarisés en Europe
L'OCDE observe que la préscolarisation des enfants de trois à six ans est plus communément admise dans les pays européens que dans les autres pays de l'OCDE. C'est en France, en Belgique, en Espagne, en Islande, en Italie, en Norvège et en Suède que les taux de préscolarisation à l'âge de 3 ans dépassent les 90%. Pour les enfants de quatre ans, ce taux s'élève à 79% dans les pays de l'OCDE, et passe à 83% pour la moyenne des pays européens. Il est d'au moins 95% pour la France, l'Allemagne, la Belgique, l'Espagne, l'Islande, l'Italie, le Japon, le Luxembourg, le Mexique, la Norvège, la Nouvelle-Zélande, les Pays-Bas et le Royaume-Uni. Il est inférieur à 60% en Australie, au Brésil, au Canada, en Finlande, en Grèce, en Indonésie, en Pologne, en Suisse et en Turquie.
En France, l'investissement par élève (6.185 USD) est inférieur à la moyenne des pays de l'OCDE (6.670 USD). Il varie sensiblement selon les pays puisqu'il ne représente pas plus de 2.500 USD en Afrique du Sud, en Argentine, au Brésil, en Indonésie, et au Mexique, mais passe la barre des 10.000 USD au Luxembourg et en Nouvelle-Zélande.
La part du financement privé
Par comparaison avec l'enseignement primaire, secondaire et post-secondaire non tertiaire, c'est dans l'enseignement préprimaire que la part des fonds privés est le plus élevé, pour les pays de l'OCDE, avec 18% en moyenne. La France est une exception avec une proportion de seulement 6%, mais d'autres pays affiche un pourcentage inférieur ou égal à 5% : la Belgique, l'Estonie, le Luxembourg, les Pays-Bas et la Suède. Il est en revanche égal ou supérieur à 25% en Allemagne, en Argentine et en Autriche, et même supérieur à 48% en Australie, en Corée et au Japon.
Le taux d'encadrement (enseignants et auxiliaires d'éducation confondus) est plus élevé en France que dans la plupart des pays de l'OCDE où la moyenne est de 14 élèves par enseignant (abstraction faite du personnel non enseignant, par exemple, les auxiliaires d'éducation). On compte ainsi 20 élèves par enseignant en France, comme en Chine, en Israël, au Mexique et en Turquie. Parmi les pays comptant moins de 10 élèves par enseignant figurent le Chili, l'Islande, la Nouvelle-Zélande, la Slovénie et la Suède.
(*) les 34 pays membres de l'OCDE ainsi que l'Argentine, le Brésil, la Chine, l'Inde, l'Indonésie, la Russie, l'Arabie-Saoudite et l'Afrique du Sud.