Social / Elus - Qui sont les vice-présidents des CCAS ?

Il y a quatre mois, l'Unccas (Union nationale des centres communaux et intercommunaux d'action sociale) se penchait sur le profil et les perceptions des personnels des CCAS (voir notre article ci-contre du 14 octobre 2014). Aujourd'hui, l'association publie une étude sur "Les vice-présidents de CCAS/CIAS au cœur de l'organisation de l'établissement public". Il s'agit, plus précisément, de la mise à jour d'une enquête menée auprès des vice-présidents en avril 2013, "afin de mieux connaître leurs profils, leurs parcours professionnels mais aussi leur propre expérience du fonctionnement des CCAS/CIAS". Entre-temps sont intervenues les élections municipales de 2014, qui ont profondément modifié la composition de ces structures.

Des femmes et des professionnels du secteur médicosocial

Pourquoi les vice-présidents ? Parce que si les maires président, de droit, les CCAS, ce sont les vice-présidents qui assurent, de fait, le magistère de la structure. Selon l'Unccas, "ce rôle moteur du vice-président est déterminant dans la conduite de l'analyse des besoins sociaux, l'animation du partenariat local ou encore l'élaboration et le pilotage du projet social de territoire".
L'enquête commence par dresser un profil sociodémographique de ces vice-présidents. Il s'agit, pour les trois quarts, de femmes - une proportion nettement supérieure à celle des maires (16%) - et 56% des titulaires du poste ont plus de 60 ans. Le taux de féminisation diminue avec la taille de la commune ou de l'intercommunalité. En termes de CSP, 40% des vice-présidents relèvent de la catégorie "cadres et professions supérieures", 33% des "professions intermédiaires" et 20% des "employés".
Par ailleurs, 56% des vice-présidents ont fait le choix de la délégation à l'action sociale et la même proportion estime qu'il existe une continuité entre leur fonction d'élu du secteur social et leur parcours professionnel. Ce dernier s'est en effet souvent déroulé dans le secteur médicosocial, de la santé ou de l'éducation (59% des vice-présidents).
En termes qualitatifs, les élus du secteur social se présentent de plus en plus comme "des développeurs, des managers de projets sociaux", soucieux d'appréhender la dimension sociale dans une approche globale et transversale. En moyenne, les vice-présidents occupent ce poste depuis huit ans.

Une bonne relation avec les responsables des CCAS

La quasi-totalité d'entre eux (96%) se disent satisfaits de leur relation avec le directeur ou le responsable du CCAS. L'étude montre toutefois que les vice-présidents de petits CCAS sont davantage impliqués dans le fonctionnement de la structure.
Lors de leurs contacts avec les habitants - par exemple à l'occasion des permanences -, les vice-présidents se disent sollicités en premier lieu sur des demandes d'aides financières facultatives (85%), suivies par les demandes de logement (73%). Viennent ensuite les demandes de places en établissement social et médicosocial (38%), puis d'autres sujets très divers (surendettement, recherche d'emploi, difficultés familiales, médiation avec les bailleurs...).
L'enquête se penche également sur le fonctionnement des conseils d'administration des CCAS. Ceux-ci se réunissent en fonction des besoins dans les petites communes, mais de façon plus régulière (jusqu'à une fois par mois) dans les plus grandes. Dans les communes de plus de 10.000 habitants, le conseil d'administration est le plus souvent présidé par le vice-président (55% de "toujours"). Le maire est en revanche plus présent dans les petites communes ou intercommunalités. Les thématiques traitées lors des conseils d'administration sont très convergentes : questions liées à la gestion et au fonctionnement quotidien, décisions d'octroi d'aides financières...
Autre information : dans huit communes sur dix (79%), le vote des règlements d'attribution d'aides financières ou la définition des quotients familiaux s'effectue au sein du conseil d'administration du CCAS plutôt qu'en conseil municipal (ce qui peut surprendre pour le quotient familial).
Enfin, l'étude montre que 37% des CCAS déclarent avoir déjà réalisé une analyse des besoins sociaux, proportion qui monte à 74% dans les villes de plus de 50.000 habitants.