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Tourisme / Handicap - Quatre hôtels sur dix n'ont encore rien prévu pour se mettre aux normes d'accessibilité

L'hôtellerie de tourisme pourrait être l'un des secteurs concernés par les assouplissements de normes évoqués par Jean-Marc Ayrault lors de la présentation de la nouvelle démarche - et du nouveau calendrier - de la mise en accessibilité prévue par la loi Handicap du 11 février 2005 (voir notre article ci-contre du 26 février 2014). En attendant, le Groupe MKG - cabinet d'étude spécialisé dans l'hôtellerie - publie, sur son site d'information Hospitality-On, les résultats d'une étude sur le degré de préparation des établissements.

Trois ans de plus pour se mettre aux normes

Dans le nouveau calendrier présenté par le Premier ministre, les hôtels - qui sont des ERP (établissements recevant du public) de 5e catégorie - disposeront d'un délai supplémentaire maximal de trois ans pour se mettre en conformité. Durant cette période, les sanctions prévues par la loi de 2005 devraient être suspendues par l'ordonnance en cours de préparation, mais sous réserve que l'établissement dépose un agenda d'accessibilité programmée (Ad'AP) ou fasse connaître sa décision de s'engager dans cette démarche.
L'étude donne des résultats mitigés. Ainsi, 27% des hôtels sont déjà aux normes, 20% ont un calendrier prévu et 12% se disent prêts à s'engager sur un Ad'AP. Ce sont donc environ 60% des établissements qui sont prêts ou devraient être prêts pour la nouvelle échéance. Compte tenu du degré d'avancement plus important, en la matière, des grands hôtels et des chaînes hôtelières, le parc hôtelier (nombre de chambres) accessible pourrait être de l'ordre de 75% à la nouvelle échéance. En revanche, 38% des hôteliers interrogés ne sont pas aux normes et déclarent n'avoir rien prévu.
Les résultats sont bien sûr meilleurs pour les hôtels neufs, mis aux normes dès le départ, mais ceux-ci pèsent d'autant moins sur l'ensemble que le nombre de chambres est en recul en France. Au 1er janvier 2014, le parc hôtelier français compte ainsi 635.000 chambres, soit près de 10.500 de moins que l'année précédente (-1,6%).

Des interrogations sur la rentabilité

Interrogés sur les difficultés qu'ils rencontrent ou qu'ils ont rencontrées pour se mettre aux normes d'accessibilité, les hôteliers évoquent en premier lieu (31%) le fait que "l'investissement ne pourra pas, au final, être rentabilisé". Un quart d'entre eux (26%) évoque des "normes non compatibles avec les caractéristiques physiques du bâtiment". Viennent ensuite le fait que "les travaux sont réalisables mais très lourds" (21%), puis l'impossibilité d'obtenir un financement extérieur ou un prêt (11%). Enfin, 11% des hôteliers interrogés déclarent ne rencontrer ou n'avoir rencontré aucune difficulté particulière.
Pour Hospitality-On, le faible taux de citation (11%) de l'impossibilité d'obtenir un financement extérieur ou un prêt montre une bonne connaissance de l'existence d'outils financiers d'accompagnement disponibles auprès de la Caisse des Dépôts et de bpifrance.