Téléphonie mobile - Quatre communes prêtes à tester la réduction de la puissance des antennes-relais
La première réunion de travail du "Grenelle des ondes" a abordé, ce 6 mai, la question des antennes-relais de téléphonie mobile, comme prévu lors de la table ronde d'ouverture, le 23 avril dernier au ministère de la Santé. Les associations Robin des toits, Priartém et Agir pour l'environnement y ont à nouveau proposé de fixer à 0,6 volt par mètre (V/m) le seuil réglementaire d'émission des antennes de téléphonie mobile. En France, les valeurs limites d'émission atteignent actuellement de 41 à 61 V/m selon les fréquences utilisées. Ces seuils correspondent aux recommandations de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et de la Commission européenne. Mais d'autres pays ont déjà retenu des seuils inférieurs, au nom du principe de précaution : 6 à 20 V/m en Italie, 6 V/m dans les zones d'habitation bulgares, bientôt 3 V/m à Bruxelles... Le délégué général de l'Association française des opérateurs mobiles (Afom), Jean-Marie d'Anjou, avait jugé cette réduction "irréaliste, en plus d'être sans fondement sanitaire", lors de la première table ronde. Il prévenait même que ce chiffre "signifierait tout bonnement la fin des moyens de communication modernes". "Aujourd'hui, le principal enjeu sur les antennes-relais est de répondre à l'inquiétude de certains riverains, et même si cette inquiétude n'a pas de fondement scientifique", avait-il conclu en appelant à "davantage d'information, davantage de dialogue et davantage de concertation [...] au niveau national comme au niveau local". En réponse aux opérateurs, l'association Robin des toits a proposé de tester le seuil de 0,6 volt par mètre dans plusieurs communes volontaires. Si le "Grenelle des ondes" retient l'idée, l'expérimentation pourrait être menée à Courbevoie (Hauts-de-Seine), Le Vigan (Gard), Niergnies (Nord) et Hérouville-Saint-Clair (Calvados). Le maire de cette commune bas-normande a déjà indiqué, le 27 avril, vouloir suspendre tous les hot spots Wifi de ses établissements municipaux (écoles, piscine, bibliothèque), au nom du principe de précaution.
Luc Derriano / EVS (avec AFP)