Quartiers résilients : les 25 premiers sites désignés
Le ministre délégué à la Ville et au Logement a dévoilé le 27 avril les noms des 25 premiers sites retenus dans le cadre de la démarche Quartiers résilients. 25 autres sites seront désignés d'ici cet été. Ils bénéficieront d'un accompagnement spécifique de l'Anru et de ses partenaires pour, sur la base d'un diagnostic de vulnérabilité, faire émerger des projets renforçant leur capacité à "résister aux aléas"... climatiques mais pas seulement. Les autres quartiers en renouvellement urbain vont eux aussi bénéficier d'un certain nombre d'outils.
Le ministre délégué à la Ville et au Logement, Olivier Klein, a dévoilé jeudi 27 avril les noms des 25 premiers sites retenus (voir carte, ainsi que la liste détaillée à la fin du dossier en lien ci-dessous) dans le cadre de la démarche Quartiers résilients dont il avait présenté les contours en septembre dernier (voir notre article). En sachant qu'une deuxième vague de sélection de sites doit être validée avant l’été pour arriver à un total de 50 sites.
Ces sites représentent en fait l'un des deux volets de la démarche. Car au-delà de ces seuls 50 quartiers "ciblés", qui vont notamment bénéficier de plus de 250 millions d'euros mobilisés par l'Anru et ses partenaires (Banque des Territoires, Ademe, Secrétariat général pour l'investissement dans le cadre de France 2030), Quartiers résilients entend aussi être un dispositif transversal d'accompagnement de l'ensemble des 453 quartiers concernés par le Nouveau programme national de rénovation urbaine (NPNRU). Tous bénéficient eux aussi d'actions d'animation, formation, capitalisation et évaluation. Dont des "temps d'échange et d'accompagnement" (une série de webinaires a déjà eu lieu) et la mise à disposition par l'Anru d'une "grille d'analyse et d'une méthodologie de conduite des revues de projets" pour "permettre une lecture de la résilience des projets NPNRU".
Objectif global de la démarche, selon les termes de Catherine Vautrin, la présidente de l'Anru : "Renforcer les capacités d’adaptation et de transition de ces territoires face aux crises de notre siècle". Ceci dans la mesure où ces quartiers politique de la ville pâtissent d’une "fragilité structurelle, à la fois sociale, économique et environnementale, qui les rend plus exposés et plus vulnérables aux chocs et aux crises" - inflation énergétique et alimentaire, vagues de chaleur, crises sanitaires, évolution démographique… Il s'agit donc d'aller "encore plus loin sur les enjeux liés à la transformation du cadre de vie, au développement local et à la cohésion sociale"
Qu'est-ce qu'un territoire résilient ? "Une ville résiliente, c’est une ville dont toutes les fonctions essentielles – résidentielles, économiques, culturelles, sociales, transport et communication – sont adaptées pour mieux résister aux aléas qui l’affectent, en premier lieu le changement climatique", rappelle le ministère. Une approche qui conduit l'Anru à soutenir des projets liés à l'adaptation au dérèglement climatique donc, et à la végétalisation, aux mobilités douces, aux énergies renouvelables et économies d'énergie… mais aussi à l'économie circulaire, à l'accès aux soins ou à l'inclusion sociale. L'acception est donc large.
Les 50 quartiers ciblés ont été ont été (ou seront) sélectionnés par l'Anru selon trois "filtres d’éligibilité" (quartiers d’intérêt national / projets contractualisés et en cours de mise en œuvre / possibilité d’améliorer la programmation sans remise en cause du projet urbain et du calendrier d’exécution). Puis selon une "analyse de vulnérabilité" (taux de pauvreté, accès aux soins, part des logements exposés au bruit, logements énergivores…) ainsi que sur d'autres données notamment environnementales (îlots de chaleur, risques technologiques, artificialisation…). Les collectivités retenues ont été approchées et invitées à produire une "note d'intention".
Ces quartiers "bénéficieront d’un appui en expertise par les équipes de l'Anru, leurs prestataires dédiés et les partenaires". Notamment des missions d’ingénierie pour établir un "diagnostic affiné de vulnérabilité du quartier visé" et des "préconisations opérationnelles". Ils pourront également bénéficier de subventions d’ingénierie, de dépenses de personnel et d’investissement. Les opérations qui seront mises en œuvre dans le cadre de Quartiers résilients devront viser trois "piliers thématiques" : "cadre de vie" (habitat, aménagement, énergie), "développement local" et "cohésion sociale".