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Quand l'économie collaborative des villes moyennes se laisse explorer

Le collectif Ouishare et le cabinet Chronos se sont associés pour lancer une exploration des pratiques collaboratives en ville, "Sharitories". Le projet se penche sur les villes moyennes. En marge du Ouishare Fest, qui s'est tenu à Paris au début du mois de juillet, l'équipe présente les résultats intermédiaires de son étude. Un constat optimiste : certaines villes moyennes bénéficient de porteurs de projet dynamiques - élus, agents mais aussi entrepreneurs et acteurs associatifs - à même d'exploiter les potentialités de l'économie collaborative pour valoriser leur territoire.

Mont-de-Marsan, Épinal, Narbonne, Lorient : quatre villes françaises qui, à leur manière, se sont illustrées dans l'économie dite collaborative, qui se caractérise par le partage de biens ou de services de pair à pair, de manière désintermédiée, souvent via des outils numériques. Covoiturage, circuit court, économie circulaire, budgets participatfs, sont autant de formes de l'économie collaborative. Mises en regard avec Aveiro (Portugal), Hilversum (Pays-Bas), Genk (Belgique) et Kristianstad (Suède), nos quatre villes constituent le panel de l'exploration "Sharitories", propulsée par le Commissariat général à l'égalité des territoires (CGET), Transdev et Castorama. "Quand on parle d'économie collaborative, c'est souvent pour décrire les pratiques des grandes métropoles", observe Clémentine Malgras, chef de projet pour Ouishare. "Pourtant, les villes moyennes elles aussi développent des formes spécifiques du collaboratif" ; à la manière de Lorient qui, avec son dense réseau d'Amap, son budget participatif, son fablab et sa monnaie locale, n'a pas manqué d'attirer l'attention.

Économie collaborative rime avec gouvernance partagée

L'étude devrait être rendue publique en octobre prochain, mais le collectif a déjà identifié quelques facteurs-clés de développement de l'économie collaborative en ville moyenne. "Notre recommandation stratégique pour les territoires, c'est d'accorder une attention nette aux enjeux de gouvernance. Plutôt que d'utiliser des plateformes numériques clé en main, travailler avec les acteurs du territoire et s'appuyer sur des communautés." En effet, de nombreuses start-up développent des outils favorisant les échanges collaboratifs (troc, covoiturage courte distance, etc.). Mais l'adhésion de la communauté locale n'est pas optionnelle. Par exemple, à Narbonne, l'agglomération a capitalisé sur un hackathon organisé un 2016, pour identifier les acteurs à même de donner de la substance à son projet de tiers-lieu en quartier prioritaire. "La place des collectivités est importante", rappelle Clémentine Malpras. "Mais après une phase proactive de lancement, la personne publique peut évoluer vers un rôle de facilitateur du projet, pour enfin, assurer leur autonomisation" "Un itinéraire qui promeut une vision plus collaborative, elle aussi, des projets de développement local.