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Social / Sécurité - Quand la téléassistance glisse vers la télésécurité

Laurence Rossignol - la secrétaire d'Etat chargée de la famille, des personnes âgées et de l'autonomie - s'est rendue en Seine-Saint-Denis pour remettre à son bénéficiaire le premier téléphone d'alerte destiné aux personnes âgées. A cette occasion, elle a signé avec Stéphane Troussel, le président du conseil général, une convention de partenariat en vue de l'expérimentation du téléphone portable d'alerte pour les personnes âgées les plus vulnérables.

Une expérimentation sur cinq communes de Seine-Saint-Denis

Cette expérimentation consiste, dans un premier temps, à doter d'un téléphone portable d'alerte 170 personnes âgées résidant dans les communes d'Aulnay-sous-Bois, Bondy, La Courneuve, Montreuil et Saint-Ouen. Les intéressées sont volontaires pour participer à l'expérience et bénéficient déjà d'un dispositif classique de téléassistance, financé par la commune et/ou le département.
Selon le conseil général de Seine-Saint-Denis, "le déploiement à titre expérimental du téléphone portable d'alerte a pour but de rassurer les personnes âgées rendues particulièrement vulnérables du fait de leur perte d'autonomie et de renforcer leur protection".
En pratique, le dispositif permet à la personne âgée, en cas d'agression effective ou redoutée, de se faire automatiquement géolocaliser par une simple pression du doigt sur l'appareil. Le téléopérateur de la centrale peut alors analyser la situation, avertir le cas échéant les services de police, par le biais d'un numéro réservé, et leur communiquer toutes les informations utiles pour leur intervention.

Une alerte autonome

Le système est conçu pour permettre l'alerte des services de sécurité, même lorsque la personne âgée n'est pas en mesure de répondre à l'opérateur (présence de l'agresseur, désorientation, maîtrise insuffisante de la langue française, localisation impossible par la victime elle-même...).
Le dispositif a été conçu par la société française Vitaris, "qui est un acteur majeur de la Silver économie, notamment dans le secteur de la téléassistance". Cette expérimentation constitue un progrès indéniable pour sécuriser les personnes âgées les plus vulnérables, surtout dans un environnement qui n'est pas réputé être l'un des plus tranquilles de France. On ne peut cependant manquer de s'interroger sur une évolution qui a vu les départements accompagner l'émergence de la téléassistance - dans les années 1980-1990 - autour de la notion de prestations de service à domicile et d'alerte médicale, avant de s'ouvrir aujourd'hui - même à titre expérimental - sur une dimension nettement plus sécuritaire.