Publication des nouveaux barèmes de MaPrimeRénov', étendue à toute la population
Depuis le 1er octobre, MaPrimeRénov’ est accessible à l’ensemble des propriétaires, occupants ou locataires, quels que soient leurs revenus, ainsi qu'aux copropriétés.
La place majeure donnée à la rénovation énergétique et à la lutte contre les passoires thermiques dans le volet immobilier du plan France Relance (voir notre article du 4 septembre 2020) se traduit par une accélération du nouveau dispositif MaPrimeRénov'. Le ministère de la Transition écologique annonce ainsi, dans un communiqué du 5 octobre, les nouveaux barèmes du dispositif. Ceux-ci mettent en œuvre la réforme menée cet été. Outre des améliorations techniques au dispositif (voir notre article du 15 juillet 2020), la principale composante de cette réforme, annoncée par Emmanuelle Wargon, consiste en une nouvelle extension des bénéficiaires potentiels de MaPrimeRénov' (voir notre article du 28 juillet 2020). La nouvelle ministre du Logement a en effet alors indiqué que "tous les Français seront éligibles à cette aide" à compter de 2021. Cette annonce – attendue mais non confirmée officiellement jusqu'alors – correspond à une nouvelle extension du dispositif aux ménages appartenant aux 9e et 10e déciles de revenus, autrement dit les ménages les plus aisés. Jusqu'à cette annonce, il était acté que le dispositif MaPrimeRénov' serait étendu aux déciles de revenus 5 à 8 à compter du 1er janvier 2021, ce qui correspond sociologiquement aux classes moyennes. Ce double élargissement successif doit contribuer à accroître les chantiers de rénovation énergétique, mais aussi à accélérer un dispositif qui peinait un peu à décoller, avec toutefois l'excuse de la crise sanitaire (voir notre article du 23 juin).
Dans un communiqué du 5 octobre, Emmanuelle Wargon explique qu'"à partir du 1er octobre 2020, MaPrimeRénov’ devient accessible à l’ensemble des propriétaires, quels que soient leurs revenus, qu’ils occupent leur logement ou qu’ils le mettent en location. Nous avons également souhaité ouvrir l’aide aux copropriétés qui, en dehors des plus fragiles, ne bénéficiaient pas jusqu’ici de soutien public". Le nouveau barème publié pour l'occasion traduit ces changements. Pas moins de 30 types de travaux – allant de l'isolation d'un plancher bas à une rénovation globale – font ainsi l'objet d'un montant d'aide spécifique qui est, selon les cas, forfaitaire ou calculé au mètre carré.
Le dispositif est toutefois compliqué par le fait que les aides et les travaux éligibles sont aussi fonctions du profil du bénéficiaire. Car si MaPrimRénov' est généralisée à tous les revenus, l'objectif reste de faire un effort supplémentaire pour les revenus les plus modestes. Il existe donc quatre profils, baptisés respectivement MaPrimeRénov' bleu, jaune, violet et rose. À cela s'ajoute classiquement des barèmes de revenus fonction de la compostions du ménage et la localisation du logement (en Île-de-France ou en région). Conséquence, la présentation des nouveaux barèmes ne fait pas moins de 36 pages, ce qui rend le dispositif pour le moins complexe, malgré les efforts évidents de pédagogie du document. En sachant toutefois qu'il existe un simulateur en ligne.
La publication du nouveau barème a aussitôt fait réagir la FFB (Fédération française du bâtiment). Celle-ci se "réjouit" certes d'une réforme qu'elle "portait depuis deux ans". Mais elle "souligne toutefois que l’ouverture aux ménages intermédiaires et aisés reste très partielle". Par exemple, pour les revenus intermédiaires, le barème "exclut les chaudières à gaz très haute performance et s’avère faible pour le remplacement des fenêtres". Pour les plus aisés, le dispositif "ne vise que l’isolation des murs et toitures, ainsi que la rénovation globale". Aussi, pour la FFB, "dans un contexte de prix durablement faible de l’énergie, MaPrimeRénov’ doit être renforcée si l’on souhaite une véritable relance par la rénovation énergétique".