Environnement - Protection de l'eau : les bassins Rhône-Méditerranée et Corse raffermissent leurs objectifs
Les enjeux listés par cette convention signée par les acteurs de l'eau des bassins Rhône-Méditerranée et Corse sont multiples : circulation des espèces aquatiques, libre circulation des sédiments, gestion équilibrée des volumes d'eau entre tous les usages et les besoins du milieu, qualité de l'eau, biodiversité, information-sensibilisation, partage de connaissances. Ces objectifs s'inscrivent bien sûr dans le cadre des schémas directeurs d'aménagement et de gestion des eaux (Sdage) des deux bassins et du 10e programme d'action (2013-2018) de l'agence de l'eau.
Outre la préservation de la ressource en eau et le bon fonctionnement des milieux aquatiques, la convention prend en compte le développement durable des territoires. Les collectivités, ainsi que les commissions locales de l'eau, seront associées aux projets. EDF est aux commandes : l'établissement proposera à ses partenaires un inventaire d'opérations en tenant compte des possibilités techniques et financières et des dynamiques locales existantes. Ces opérations feront l'objet de suivi d'efficacité par rapport aux objectifs recherchés. Le financement est partagé à moitié entre l'agence de l'eau et EDF.
Une deuxième convention élargie
Cette convention fait suite à une première collaboration sur trois ans (2010-2012) entre l'agence de l'eau et EDF. Ce nouveau partenariat s'étend désormais aux services de l'Etat (Dreal des bassins Rhône-Méditerranée et Corse) et à l'Onema. Sur la première convention, 90% des actions prévues ont été réalisées. Par exemple, l'augmentation des débits réservés sur le Verdon, la gestion des éclusées sur le Drac et le Doubs franco-suisse, le transport des sédiments par chasses de décolmatage sur la Durance... En outre, trois actions relevant de la circulation piscicole sont à noter : la passe à poissons de Jons, sur le Rhône, l'ascenseur à poissons de Grosbois, sur le Doubs, et la suppression des barrages de Condamine, sur le Parpaillon, et de Trente Pas, sur la Bléone (affluents de la Durance). Soit un investissement de 35 millions d'euros au total, dont 14 millions d'aides de l'agence de l'eau, pour une douzaine de fleuves, rivières et territoires concernés (le Rhône, le Doubs, l'Ain, l'Isère, le Drac, la Romanche, la Durance, le Verdon, la Bléone, l'Ubaye, l'Aude amont, la Corse).
Continuité écologique et restauration de zones humides
Sur la Durance, EDF gère 18 centrales hydroélectriques qui produisent 2.000 mégawatts, pour un volume d'un milliard de m3. "Pour l'instant, l'effort a porté sur le transport sédimentaire. Les débits réservés ont été définis en accord avec le syndicat mixte d'aménagement de la vallée de la Durance. La nouvelle convention prévoit l'installation de passes à poissons à Salignac pour 2014-2015", précise Benoît Mottet, chargé d'études à l'agence de l'eau.
Sur l'Ain, deux lônes (annexes fluviales) d'une superficie totale de 6 ha ont été aménagées près du barrage de Cize-Bolozon (41 MW) dans le Jura et mises en réserve de pêche. "Nous avons travaillé avec les deux communes riveraines sur ce projet. Pour éviter l'assèchement des berges et permettre le développement de la végétation, nous avons isolé ces lônes de la retenue afin qu'elles ne soient plus dépendantes des variations de niveaux d'eau", explique Fabrice Beignon, attaché de bassin Rhône-Méditerranée à EDF. Cela doit permettre aux brochets de revenir frayer. Par ailleurs, quinze mares ont été recréées et une roselière restaurée pour un total de 350.000 euros. "Grâce à cette dynamique, la commune de Thoirette (Jura) souhaite désormais aller plus loin sur la renaturation de la rivière de l'Ain", conclut Xavier Eudes, responsable du département des interventions et des actions de bassin à l'agence de l'eau.