Transports - Projets de tramway : Roland Ries assure que des économies sont réalisables
L'Atelier du tramway a démarré comme un club informel, s'est structuré en septembre dernier en association et entame désormais un travail de lobbying et de conseil auprès des élus. "Cela se structure patiemment, nous voulons prendre notre temps pour être de bon conseil aux élus", explique Yvon Puill, membre de l'Atelier du tramway et directeur de la Sem Tram, qui a construit celui de la métropole brestoise. L'association s'est réunie le 28 janvier, autour de quatre groupes de travail : un sur la prospective/innovation, un sur l'institutionnel et justement ces liens aux élus, un sur la réglementation et le dernier sur la technique, les tracés et matériels de tramway. Pour ces deux derniers, des pistes sont données. Dans une fiche pratique disponible sur son site, elle pointe certains freins d’origine législative ou réglementaire, comme la loi sur la maîtrise d’ouvrage publique (MOP). "Il y en a d'autres et nous fournirons le 17 juin un ensemble de propositions et solutions techniques, administratives ou réglementaires permettant de réaliser un projet de tramway répondant aux besoins et capacités des agglomérations de moyenne taille, et ce à travers un dispositif original, en partant d'une ville et d'un besoin imaginaire", a précisé Roland Ries, qui préside l'Atelier du tramway.
Optimiser les coûts, tout un roman
Etonnant, en effet, car c'est au sein d'un roman, d'un "serious game" autour d'un territoire fictif baptisé Neuville, que se logeront ces pistes d'amélioration axées sur la formation et l'optimisation des coûts pour les villes moyennes qui veulent s'équiper. Dernièrement, Besançon a ouvert la voie en devenant la plus petite agglomération de France à s'en doter, pour un coût de 15 millions d'euros le kilomètre, contre 20 à 25 habituellement. "Aujourd’hui, une trentaine d’agglomérations françaises sont dotées d’au moins une ligne de tramway. Mais le temps des tramways gratifiants pour les élus qui coupent le ruban, performants à tous les niveaux, grand outil d'aménagement urbain, est révolu, il faut l'assumer et se recentrer sur l'objet premier, avec un coût kilométrique plus acceptable pour les collectivités qui n'en sont pas dotées ou veulent desservir de nouveaux quartiers, notamment plus éloignés du centre", a ajouté Roland Ries. Des gains semblent possibles en agissant à plusieurs niveaux. "Celui de l'emprise à traiter, en réduisant comme à Besançon le traitement de façade à façade. Mais aussi les attentes des exploitants et le taux de disponibilité. Autre levier d'économies, déjà activé lors du groupement de commande entre Brest et Dijon, l'achat du matériel est un autre gisement à explorer", a conclu Yvon Puill.