Progression contenue de l’apprentissage en 2022

L’apprentissage a connu en 2022 une progression moins forte que celle des deux années précédentes avec, toujours, une prédominance des entrées en apprentissage dans le supérieur. La féminisation se confirme dans le secteur tertiaire qui concentre à lui seul les trois quarts des apprentis.

Près de 830.000 contrats d’apprentissage ont débuté en 2022. Ils étaient 968.000 au 31 décembre de la même année, soit une hausse de 13% sur un an, plus modérée qu’en 2020 (+45%) ou qu’en 2021 (+38%), constate la Dares dans une étude publié fin janvier. Une dynamique qui résulte en partie, rappelle l’étude, de la mise en place d’aides financières incitatives introduites par la loi Avenir professionnel entrée en vigueur au 1er janvier 2019.

En 2022, 97% des contrats d’apprentissage débutés dans l’année le sont dans le secteur privé. S’agissant du secteur public, c’est la fonction publique territoriale qui concentre l’essentiel des effectifs (60%) devant la fonction publique d’État (29%), la fonction publique hospitalière (7%) et les établissements publics hors fonction publique (4%). En 2021, souligne la Dares, la progression des entrées dans le secteur public avait été marquée (+41%), "concomitamment à la mise en place d’aides spécifiques".

De plus en plus de jeunes vers les cursus bac +3 ou plus

S’agissant des niveaux de formation, les entrées en apprentissage dans le supérieur augmentent de 16% contre seulement 8% pour le secondaire. Elles représentent désormais 61% du total des entrées en apprentissage. La progression est davantage marquée pour les formations bac +3 ou plus (+17%) dont la part continue de progresser et qui représentent 40% du total des entrées en 2022. Avant 2019 et l’entrée en vigueur de la loi Avenir professionnel, 37% des titulaires d’un bac ou équivalent s’orientaient vers une formation en apprentissage de niveau bac ou infra-bac. Cette part est descendue en 2022 à 26%, note la Dares. En revanche, de plus en plus de jeunes s’orientent vers des cursus de niveau au moins bac +3 ou plus : ils étaient 16% en 2022 contre seulement 8% en 2018. L’appétence pour les certifications délivrées par les écoles de commerce, organismes professionnels, chambres consulaires ou encore ministères se confirme, passant de 6% à 32% en 5 ans.

La Dares constate dans le même temps que l’âge des apprentis se stabilise en 2022 après une forte hausse les années précédentes : un apprenti sur cinq a moins de 18 ans en 2022 et 50% ont 20 ans ou plus. La féminisation de l’apprentissage semble également se poursuivre même si les hommes représentent encore 55% du contingent total. Ils étaient 66% en 2018. Cette "féminisation" est observable dans l’ensemble des secteurs, a fortiori dans le tertiaire où les femmes apprenties sont majoritaires (52% des entrées en 2022). Par secteur d’activité, le tertiaire concentre les trois quarts des entrées en apprentissage loin devant l’industrie (13%), la construction (10%) et l’agriculture (2%).