Emploi - Près d'un tiers des salariés travaillent le dimanche
29% des salariés ont travaillé le dimanche de manière habituelle ou occasionnelle en 2011. C'est ce que révèle une étude de la Dares (ministère du Travail) publiée le 29 octobre 2012. Au total, 6,5 millions de salariés ont ainsi travaillé le dimanche, dont 3 millions (soit 13% du total) de manière habituelle. Le travail du dimanche n'a fait que progresser depuis 1990, passant de 20% à 29% en 2011.
Les professions les plus concernées sont celles qui sont liées à la sécurité des personnes et des biens (plus de 80% de salariés travaillent le dimanche), à la santé et au médicosocial (près de 60% travaillent le dimanche). Le troisième ensemble de professions concernées par le travail dominical est assez hétérogène. On y trouve notamment les commerces, mais aussi l'hôtellerie-restauration, les transports et les activités culturelles ou de loisirs. Dans ces domaines, près de la moitié des salariés travaillent le dimanche, et 27% de manière habituelle. Dans le commerce, 26,1% des salariés sont dans ce cas, et 6,3% de manière habituelle. Une pratique qui a pu se développer avec la loi Mallié de 2009 qui a ajouté des dispositions pour le travail dominical. Cette loi a ainsi donné naissance aux périmètres d'usage de consommation exceptionnelle (Puce), qui peuvent être créés dans trois agglomérations de France (Paris, Marseille, Lille) et qui donnent des garanties sociales aux salariés qui travaillent le dimanche.
Dans les zones d'intérêt touristique, la loi a élargi la gamme des commerces qui peuvent prétendre à l'ouverture dominicale. Elle a aussi étendu les horaires d'ouverture des commerces de détail le dimanche. Ils peuvent fermer à 13 heures au lieu de 12 heures auparavant. Mais la loi a toutefois eu pour le moment peu d'impact.
Quinze Puce seulement ont été créés et cinq nouvelles zones ont été déclarées zones d'intérêt touristique, soit 607 au total. Et les pratiques sont bien surveillées. Le 31 octobre, Bricorama s'est ainsi vu ordonner de ne plus ouvrir ses magasins le dimanche, le bricolage étant exclu des commerces autorisés à ouvrir le dimanche (contrairement à l'ameublement et au jardinage). L'enseigne a été attaquée par Force ouvrière. En janvier 2012, à la demande du syndicat et au nom du respect dominical, Bricorama avait été condamné à ne plus ouvrir le dimanche, sous peine d'une astreinte de 30.000 euros par établissement. Fin octobre, la cour d'appel de Versailles avait demandé à l'enseigne de respecter la loi sur le travail dominical, confirmant le jugement de janvier. Bricorama est en négociation avec FO depuis le 7 novembre pour trouver une issue à la situation, le syndicat proposant d'arrêter son action judiciaire contre une partie "substantielle des astreintes" et des mesures concernant les salariés.
